Burkina Faso : démission du ministre de la Culture, rattrapé par l’affaire Norbert Zongo


Lecture 2 min.
arton44255

Le nouveau ministre de la Culture du Burkina Faso, Adama Sagnon, ex-procureur sous le Président déchu Blaise Compaoré, a démissionné mardi sous la pression de la société civile qui lui reproche son traitement de l’affaire du journaliste Norbert Zongo, dont le pouvoir est soupçonné d’être à l’origine de son assassinat, en 1998.

A peine le nouveau gouvernement formé que le nouveau ministre de la Culture du Burkina Faso, Adama Sagnon, ex-procureur sous le Président déchu Blaise Compaoré, a démissionné, mardi, sous la pression de la société civile. Cette dernière lui reproche son traitement de l’affaire du journaliste Norbert Zongo, dont le pouvoir est soupçonné d’être à l’origine de l’assassinat en 1998. Une affaire qui avait provoqué la colère du peuple et embrasé le pays. Des manifestations ont eu lieu lundi devant le ministère de la Culture pour dénoncer le choix du nouveau ministre, ami de longue date du colonel Zida.

Dans une lettre adressée au Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, le ministre de la Culture et du Tourisme a justifié sa démission en évoquant « l’intérêt supérieur de la Nation ». Il a également cité « la cohésion sociale au sein des ministères dont il avait la charge et la solidarité gouvernementale », selon le porte-parole de l’exécutif transitoire, Frédéric A. K. Nikiema. « La démission de M.Sagnon a été acceptée », a déclaré Frédéric A. K. Nikiema, lors d’une brève allocution devant la presse à Ouagadougou. Adama Sagnon avait été nommé, dimanche soir, dans le gouvernement de transition qui doit gérer le pays pendant un an. Adama Sagnon a occupé les fonctions de procureur du Burkina Faso dans les années 2000. A ce titre, il a été chargé du traitement judiciaire de l’affaire Zongo, qui s’est achevée en un non-lieu.

Le journaliste d’investigation, Norbert Zongo, qui enquêtait sur le meurtre d’un chauffeur de François Compaoré, le frère de l’ex-Président, a été tué en même temps que trois de ses compagnons. Les quatre dépouilles ont été retrouvées calcinées en 1998, dans sa voiture elle-même incendiée à une centaine de kilomètres de Ouagadougou. La mort de Norbert Zongo, qualifié d’ « incorruptible », avait suscité un scandale et d’importantes manifestations populaires au Burkina Faso, faisant vaciller un temps le magistère de Compaoré. Elle avait aussi eu un échos à l’international. Quant au frère du Président déchu, François Compaoré, un temps inculpé de « meurtre et recel de cadavre » dans le cadre de la mort de son chauffeur, David Ouédraogo, n’a jamais été inquiété dans l’affaire Zongo, qui n’a abouti à aucune condamnation. De nombreux burkinabè le soupçonnent d’être à l’origine de l’assassinat de Norbert Zongo.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News