Le Président burkinabè Michel Kafando joue les médiateurs entre le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et le Premier ministre Yacouba Isaac Zida. Une réunion est prévue entre les principaux responsables de l’armée et le lieutenant-colonel qui avait annoncé, fin décembre, sa volonté de dissoudre ce corps militaire d’élite.
Le Premier ministre, le lieutenant-colonel Zida, va rencontrer les principaux responsables de l’armée, à l’initiative du Président de la transition Michel Kafando, rapporte un communiqué de la présidence, ce mercredi 4 février 2015. Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) s’oppose au chef du gouvernement qui avait annoncé, fin décembre 2014, sa volonté de dissoudre ce corps d’élite.
Le conseil des ministres de ce mercredi n’avait pas pu se tenir en raison de l’absence du Premier ministre Zida, qui participait à une réunion avec les membres de la garde présidentielle.
Réputation sulfureuse
Un des piliers de l’ancien régime de Blaise Campaoré, le RSP s’oppose à la nomination du commandant Téophile Nikiéma, proche du lieutenant-colonel Zida, au poste de chef d’état-major particulier du Président de transition.
Ce régiment a une réputation sulfureuse. Il avait été accusé par Amnesty International d’avoir fait preuve d’un usage abusif de la force, au cours des manifestations, fin octobre 2014, qui ont poussé l’ancien Président Blaise Campaoré à la démission. Trois membres de cette garde présidentielle ont été condamnés pour la mort du chauffeur du frère de Blaise Campaoré, David Ouédraogo. L’un d’entre eux, inculpé pour la mort du journaliste Norbert Zongo, avait bénéficié d’un non-lieu.
Yacouba Isaac Zida, Premier ministre de transition par ailleurs ministre de la Défense, depuis le 21 novembre 2014, a intégré le RSP en 1996. Fin octobre 2014, il rallie la cause des manifestants avant de prendre le pouvoir, le 31 octobre 2014.