Burkina Faso : condamnation à vie pour deux accusés dans l’attaque de 2017 à Ouagadougou


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Prison
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Deux complices de l’attaque terroriste de 2017 au café Aziz Istanbul à Ouagadougou ont été condamnés à vie. Une étape importante dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso.

En novembre 2024, un tribunal spécialisé du Burkina Faso a prononcé une sentence retentissante : deux individus impliqués dans l’attaque terroriste contre le café Aziz Istanbul à Ouagadougou, survenue en août 2017, ont été condamnés à la prison à vie. Retour sur une affaire qui a marqué le pays en plein cœur et qui soulève encore de nombreuses questions.

Une nuit tragique au café Aziz Istanbul

Dans la nuit du 13 au 14 août 2017, Ouagadougou sombrait dans l’horreur. Deux hommes armés faisaient irruption sur la terrasse du café Aziz Istanbul, situé sur l’avenue principale de la capitale, ouvrant le feu sur des clients attablés. Le bilan est lourd : 19 morts, dont 10 Burkinabè et 9 étrangers, parmi lesquels des ressortissants de divers pays, notamment la France, le Canada et le Sénégal.

Les assaillants, après s’être retranchés dans un immeuble, furent abattus par les forces de l’ordre. Cet acte, non revendiqué, mais rappelant d’autres attaques jihadistes dans la région, plongeait une nouvelle fois le Burkina Faso dans le deuil et l’incertitude.

Une traque minutieuse pour des arrestations clés

L’enquête qui suivit l’attaque permit de remonter jusqu’à deux individus présumés complices, arrêtés le 22 mai 2018 lors d’une opération antiterroriste dans le quartier Rayongo à Ouagadougou. Cette intervention fut également marquée par la neutralisation d’Abdoulaye Sawadogo, alias « Abdallah », présenté comme le cerveau de l’attentat.

Malgré ces arrestations, le procès des deux complices, tenu à huis clos en novembre 2024, n’a pas levé le voile sur certains mystères entourant cette attaque, notamment sur l’identité et les motivations exactes des responsables.

Une justice en quête de réponses et de sérénité

La condamnation à perpétuité des deux inculpés constitue une étape importante dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. Cependant, le pays reste confronté à une insécurité grandissante. Depuis 2015, les violences jihadistes ont fait plus de 26 000 morts et déplacé près de deux millions de personnes, selon les chiffres de l’ONG Acled.

Cette attaque s’inscrit dans une série noire qui a endeuillé la capitale burkinabè, notamment l’attentat contre le café Cappuccino et l’hôtel Splendid en 2016, ainsi que la double attaque contre l’état-major des armées et l’ambassade de France en mars 2018.

Un message d’espoir pour les victimes ?

Alors que les familles des victimes cherchent encore à faire leur deuil, ce verdict envoie un signal fort quant à la détermination des autorités burkinabè à lutter contre l’impunité. Mais au-delà de la justice, le défi reste immense pour restaurer la sécurité et la stabilité dans un pays meurtri par des années de conflit.

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