Plusieurs figures du parti du président Blaise Compaoré, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ont présenté leur démission suite à un « profond désaccord sur la conduite et l’orientation actuelle du parti », dans une lettre ouverte publiée lundi.
Dans une lettre ouverte ce lundi, plusieurs figures du parti du chef d’Etat burkinabè Blaise Compaoré, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ont présenté leur démission. Parmi eux, l’ex-chef du parti présidentiel et ancien président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré, ainsi que l’ancien et charismatique maire de la capitale Ouagadougou (1995-2012), Simon Compaoré. D’autres ex-ministres dont Salif Diallo, autrefois très proche et homme de confiance de Blaise Compaoré, quittent également le parti. La raison de cette fronde, un « profond désaccord sur la conduite et l’orientation actuelle du parti ».
Ces ex-barons du régime, écartés sans grand ménagement du bureau exécutif national du CDP, et relégués aux postes de conseillers depuis mars 2012 dénoncent tous « les méthodes de gestion du parti fondées sur l’exclusion, la délation, les intrigues, l’hypocrisie, la coterie »,
« Le constat est maintenant établi que la vision démocratique et progressiste ne peut plus prospérer au sein du CDP et que notre contribution est rendue impossible», ont-ils souligné, pour expliquer leur départ. Ils ont également pointé du doigt la mise en place « aux forceps du Sénat et la modification de l’article 37, limitant le nombre de mandats présidentiels ».
Selon l’opposition, la société civile et les syndicats l’installation de cette chambre haute, permettrait au président Compaoré, qui dirige le Burkina Faso depuis plus d’un quart de siècle, de modifier plus facilement l’article 37 de la constitution. Arrivé en effet au pouvoir en 1987 par un coup d’État, il a effectué deux septennats en 1991 et 1998, avant qu’un amendement modifiant la durée du mandat présidentiel ne lui permette d’être élu pour deux quinquennats en 2005 et 2010. Mi-décembre 2013, il avait évoqué l’idée d’un référendum pour modifier un article de la Constitution burkinabè, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels, qui l’empêcherait de participer à l’élection de 2015.