Le 6 avril prochain, Roch Marc Christian Kaboré aura passé 100 jours à la tête du Burkina Faso. Profitant de son séjour à Bobo-Dioulasso, il a échangé avec la presse nationale sur l’actualité nationale, sous régionale et internationale.
Ce dimanche 3 avril 2016 à Bobo-Dioulasso, Roch Kaboré a épluché les pages des cent jours passés à la Présidence du Faso : vie nationale, actualité sous-régionale et, enfin, volet international, rien n’a été laissé au hasard.
La question de la sécurité a occupé une bonne place avec un retour sur les attaques terroristes dont le pays a été victime, en janvier dernier. Sur ce point, Roch Kaboré, tout en reconnaissant l’existence, depuis un bon moment, de la menace, a expliqué le dispositif qui a été mis en place par le gouvernement notamment, en termes de renforcement de la sécurité sur tous les « sites sensibles », la création de l’Agence nationale de renseignements pour la coordination et la célérité en matière de partage d’informations, le renforcement de la coopération en matière sécuritaire avec les pays de la sous-région, surtout dans le cadre du G5 Sahel.
En ce qui concerne la situation économique du pays, Roch Kaboré a relevé les difficultés liées surtout aux engagements pris par le gouvernement de la Transition, mais qui n’ont pas été mis en œuvre et qui n’ont pas non plus été pris en compte dans l’élaboration du budget de cette année. Ces engagements ont obligé le gouvernement à procéder à la rectification de la loi de finances pour tenir compte des attentes des Burkinabè.
« Il n’a pas d’autre choix que de rentrer »
Sur ce qu’il convient d’appeler le « Dossier Zida », on retiendra que si son élévation au grade de général ne semble pas susciter des commentaires, parce qu’ayant été faite sur la base de textes, tel n’est pas le cas de sa nomination annoncée puis annulée par le pouvoir en place. Ainsi, pour Roch Kaboré, la nomination au poste d’ambassadeur se fait en Conseil des ministres. Or, cela ne fut pas le cas de l’ex-Premier ministre qui n’a été nommé ni sous la Transition ni sous le nouveau pouvoir. Sur les bruits qui courent également, ces derniers temps sur sa gestion, le nouveau pouvoir dit attendre qu’il s’assume en rentrant pour lever les nuages sur sa gestion. « Le Général Zida a demandé une permission qui a expiré depuis le 19 mars, il n’est pas encore rentré. En tout état de cause, il n’a pas de choix que de rentrer. Nous n’avons pas besoin de lui donner des injonctions pour cela », a confié le Président du Faso.
Sans être exhaustif, le Président Roch Kaboré se dit satisfait des mesures prises par son gouvernement, trois mois après sa mise en place. Le processus de réconciliation nationale inscrit au rang des priorités est engagé avec la mise en place du Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité nationale (HCRUN).
L’actualité internationale a été essentiellement axée sur sa visite officielle en France, du 5 au 7 avril prochain. Pour lui, loin d’être un acte d’allégeance comme pourrait le penser une certaine opinion, ce déplacement vise à discuter de questions de coopération, dont l’économie et la sécurité.
Au terme de son exercice, le Président du Faso a conclu qu’en 100 jours, il s’est agi de poser les sillons pour permettre de dérouler les actions. C’est pourquoi, il a félicité le dévouement des membres du gouvernement qui, informe-t-il, travaillent depuis lors sans salaire.