Burkina Faso : Boukari Kaboré, dernier rugissement du « Lion du Bulkiemdé »


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Boukari Kaboré
Boukari Kaboré

Le colonel à la retraite, Boukari Kaboré, a rendu l’âme, dans la nuit du 12 au 13 mai 2023, des suites de maladie. Avec sa mort, le Burkina Faso a perdu un des leaders de la Révolution du 4 août 1983 et un des plus fidèles compagnons de Thomas Sankara.

Le Lion ne rugira plus, puisqu’il a poussé, dans la nuit du 12 au 13 mai 2023, son dernier rugissement. Le colonel de l’armée burkinabè à la retraite, Boukari Kaboré, a en effet rendu l’âme au centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou. Quelques jours avant de souffler sa 73e bougie, puisqu’il naquit le 22 mai 1950 à Poa, dans la province du Bulkiemdé.

Reconnu comme l’un des acteurs majeurs de la Révolution burkinabè sous le capitaine Thomas Sankara, Boukari Kaboré commandait le Bataillon d’intervention aéroporté (BIA) basé à Koudougou, troisième région militaire du pays au moment où survient le drame du 15 octobre 1987. Il passe pour un homme au franc-parler reconnu et un des plus fidèles compagnons du père de la Révolution, le capitaine Thomas Sankara qu’il a tout fait pour mettre en garde contre Blaise Compaoré, peu de temps avant le massacre du 15 octobre.

Le gouvernement réagit à la nouvelle de la mort de Boukari Kaboré

Auditionné en novembre 2021, dans le cadre du procès de l’assassinat de Thomas Sankara, l’homme est resté droit dans ses bottes. Pour lui, Thomas Sankara a été victime d’un « complot préparé et savamment exécuté ». Opposé au régime né dans le sang, Boukari Kaboré prit le chemin de l’exil au Ghana d’où il ne reviendra qu’à la faveur de l’ouverture démocratique en 1991.

Aussitôt la nouvelle de sa mort publiée, le gouvernement du Faso, à travers son porte-parole, s’est fendu d’un communiqué en homme au Lion. « Le gouvernement salue la mémoire d’un officier intègre et d’un homme de principe resté constant dans son engagement politique et fidèle à ses convictions ». Tout en témoignant sa solidarité aux familles, proches et camarades de lutte de l’illustre disparu, le gouvernement « formule le vœu que la terre libre du Burkina Faso, qui a nourri son engagement patriotique, lui soit légère ».

Lire aussi le dossier sur le procès de l’assassinat de Thomas Sankara

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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