Les 30 et 31 octobre 2014 marquent une date clé dans l’histoire du Burkina Faso. Après 27 ans de pouvoir, Blaise Compaoré est renversé par une insurrection populaire. Ce soulèvement est le fruit de décennies de frustrations et d’oppression. Il témoigne d’un profond mécontentement face à un régime autoritaire accusé de corruption.
Cet article retrace les événements marquants qui ont conduit à cette révolution et explore l’impact durable qu’elle a eu sur le paysage politique africain.
La montée en puissance de Blaise Compaoré et la trahison de Thomas Sankara
Arrivé au pouvoir en 1987 à la suite d’un coup d’État sanglant contre son ancien camarade Thomas Sankara, Compaoré se forge un empire autocratique. À l’inverse de son prédécesseur, qui incarnait un espoir panafricaniste, Compaoré suscite de nombreuses critiques. Celles-ci visent sa gestion répressive et son alliance avec des forces étrangères impliquées dans les troubles régionaux. Ses 27 années de règne sont marquées par une succession de pratiques politiques controversées. Cela crée un climat d’insatisfaction profonde au sein de la population burkinabè.
La démocratie de façade et les abus du régime
Derrière une prétendue « démocratie », Compaoré organise des élections qu’il remporte exclusivement dès le premier tour, consolidant ainsi un pouvoir sans véritable opposition. Le référendum de 1991, instauré pour donner une apparence démocratique au régime, n’est, en réalité, qu’une façade. De plus, les voix dissidentes, telles que celle du journaliste Norbert Zongo, sont brutalement réduites au silence. En 1998, l’assassinat de Zongo marque, par conséquent, un tournant dans l’opposition au régime et suscite des manifestations massives sous le slogan « trop, c’est trop ».
La tentative de modification de l’article 37
En 2014, Compaoré propose une réforme constitutionnelle pour modifier l’article 37, qui limite les mandats présidentiels, dans le but de rester au pouvoir indéfiniment. Cette tentative suscite, de fait, une opposition sans précédent. Les partis d’opposition, la société civile, et les organisations comme Le Balai Citoyen, le Collectif Anti-Référendum et le Front de Résistance Citoyenne appellent à la mobilisation. Ainsi, le Burkina Faso se prépare alors à entrer dans une crise politique majeure qui menace la stabilité du pays.
L’insurrection des 30 et 31 octobre : l’explosion de la colère populaire
La tension atteint son paroxysme fin octobre. En effet, des centaines de milliers de Burkinabè, issus de tous horizons, descendent dans les rues pour exiger le départ de Compaoré. Par conséquent, les manifestations se multiplient à Ouagadougou, avec des slogans comme « Blaise dégage ! » et « Blaise Ebola ! ». Le 30 octobre, la colère populaire explose : des bâtiments publics sont incendiés, les symboles du pouvoir sont attaqués, et les manifestants prennent possession de la place de la Nation.
La fuite de Compaoré et la fin d’une ère
Face à cette mobilisation inédite, Blaise Compaoré finit par céder. En effet, le 31 octobre, accusé par la pression populaire, il prend la fuite et trouve refuge en Côte d’Ivoire. Ce départ symbolise, par conséquent, la victoire du peuple burkinabè qui, après 27 années d’oppression, a réussi à renverser un régime solidement ancré.
L’héritage de l’insurrection
L’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 reste gravée dans la mémoire collective du Burkina Faso. Elle incarne ainsi le courage d’un peuple uni, déterminé à mettre fin à des décennies de dictature. De plus, la chute de Compaoré ouvre une nouvelle page pour le Burkina Faso, un espoir de renouveau démocratique et de justice sociale. Enfin, cette révolution inspire également d’autres mouvements en Afrique, où le peuple burkinabé est salué comme un modèle de résistance et de détermination.