L’ex-président burkinabè Blaise Compaoré est poursuivi pour trahison et attentat à la Constituion. Sa mise en accusation a été votée ce jeudi par des députés du Parlement intérimaire à Ouagadougou devant la Haute Cour de justice.
La justice est déjà aux trousses de Blaise Compaoré. L’ex-président burkinabè, chassé du pouvoir suite à une série de manifestations du peuple qui réclamait sa démission, est poursuivi pour trahison et attentat à la Constitution. Il a été mis en accusation par les députés du parlement intérimaire au Burkina Faso qui ont voté cette mesure jeudi à Ouagadougou devant la Haute Cour de justice. Présentée par 30 députés, ce texte a été adopté en séance plénière du Conseil national de transition (CNT) par 60 députés sur les 63 votants. Toutefois, trois députés se sont abstenus.
L’ancien chef de l’Etat est notamment accusé par les députés de s’être
« entêté à mettre en oeuvre sa volonté de modifier la Constitution en vue de freiner le processus de l’alternance démocratique au Burkina Faso ». Selon cette résolution, « il importe dans ces conditions que M. Blaise Compaoré, ex-chef de l’Etat, ex-Président, au moment des faits, soit renvoyé devant la Haute cour de justice, pour répondre des faits constitutifs de haute trahison et d’attentat à la Constitution qui lui sont reprochés conformément aux dispositions en vigueur ».
Les députés ont également mis en accusation l’ex-Premier ministre de Blaise Compaoré, Luc Adolphe Tiao et tout son gouvernement pour « coups et blessures volontaires, assassinats et complicités de coup et blessures et d’assassinats ». Blaise Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 pour avoir voulu briguer un troisième mandat, allant à l’encontre de la Constitution, est actuellement réfugié en Côte d’Ivoire après 27 ans de règne.
Dirigé depuis novembre par des autorités de transition, le Burkina Faso est loin d’avoir fini de panser ses plaies. Des élections, législatives et la présidentielle, sont prévues le 11 octobre 2015. Toutefois, il reste toujours à résoudre la crise ouverte entre la garde présidentielle et le Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, dont elle exige le limogeage. Une crise qui a assombri la fin de la transition.