Burkina Faso : Blaise Compaoré ne se présentera pas au procès de l’assassinat de Sankara


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Blaise Compaoré
Blaise Compaoré, ancien Président du Faso

Blaise Compaoré n’entend pas se présenter au procès sur la mort de Thomas Sankara, qui s’ouvre lundi, à Ouagadougou et dans lequel il est le principal accusé.

Le principal accusé dans le procès pour faire la lumière sur l’assassinat du capitaine Thomas Sankara, Blaise Compaoré, ne sera pas présent à ces assises judiciaires qui s’ouvrent lundi prochain, devant le tribunal militaire de Ouagadougou. C’est ce qui ressort du communiqué rendu public, ce jeudi 7 octobre, par ses avocats : « Le Président Blaise Compaoré ne se rendra pas – et nous non plus – au procès politique organisé à son encontre devant le tribunal militaire de Ouagadougou, c’est-à-dire devant une juridiction d’exception », lit-on dans ce communiqué.

Comme motif justificatif de leur position, ces avocats, en l’occurrence, Pierre-Olivier Sur et Abdoul Ouédraogo, avancent que l’ancien chef d’État n’a jamais été « convoqué pour un interrogatoire » et qu’« aucun acte ne lui a jamais été notifié, sinon sa convocation finale devant la juridiction de jugement ». Ils s’appuient par ailleurs sur « l’immunité en tant qu’ancien chef de l’État » de leur client. Pour eux, si l’ancien Président « ne reconnait pas la justice du Président Roch Kaboré (actuel chef de l’État burkinabè), il demeure confiant en la justice internationale ».

Installé au pouvoir à la suite de l’assassinat de son ami intime, Thomas Sankara, le 15 octobre 1987, par un commando qu’il est soupçonné d’avoir envoyé en mission, Blaise Compaoré régentera le Burkina Faso pendant 27 ans, avant d’être chassé du pouvoir par un soulèvement populaire, le 31 octobre 2014. Il avait lui-même ouvert la boîte de Pandore en tentant une révision opportuniste de la Constitution qui lui permettrait de briguer un cinquième mandat (non compris les quatre premières années passées à la tête du pays après le coup d’État) au cours de la Présidentielle prévue pour 2015.

Mais c’était sans compter avec la vigilance et l’exaspération du peuple burkinabè qui s’est soulevé pour lui faire barrage. L’exfiltration de la France lui a permis d’éviter un lynchage populaire et de trouver refuge d’abord en Côte d’Ivoire, ensuite au Maroc, puis encore et définitivement en Côte d’Ivoire où Alassane Ouattara lui offre la citoyenneté ivoirienne pour le mettre à l’abri des poursuites dans son pays d’origine.

A lire :

Interview exclusive du Président Blaise Compaoré

Le discours de Thomas Sankara devant l’ONU

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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