Au Burkina Faso, La province du Soum a été attaquée par des éléments du groupe djihadiste Jnim. L’assaut, qui survient dans un contexte de siège imposé par les groupes armés, a coûté la vie à plusieurs soldats et fait de nombreux blessés. Les autorités burkinabè n’ont pas encore fait de déclaration officielle à ce sujet;
La ville de Djibo, située dans la province du Soum au nord du Burkina Faso, a été le théâtre d’une violente attaque menée par des groupes armés terroristes. Plusieurs positions militaires ont été visées, et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim) a revendiqué l’attaque. L’attaque a eu lieu tôt le matin, aux alentours de six heures, heure locale. Selon des témoins sur place, les assaillants sont arrivés du nord-est de la ville, et les échanges de tirs à l’arme lourde ont duré plus d’une heure.
Les premiers bilans font état d’une vingtaine de morts, incluant à la fois des militaires et des volontaires pour la défense de la patrie (VDP), ainsi qu’une vingtaine de blessés, certains dans un état grave. La violence de l’attaque a également causé de nombreux dégâts matériels. Le Jnim, groupe terroriste lié à Al-Qaïda, a revendiqué la prise de trois positions militaires dans la province du Soum. Toutefois, aucune information précise n’a été fournie concernant les emplacements exacts des positions ou le bilan humain de l’assaut. De son côté, ni l’armée burkinabè ni le gouvernement n’ont réagi publiquement à cette nouvelle offensive.
Une situation de siège prolongée à Djibo
Cette attaque n’est pas un incident isolé. En effet, la ville de Djibo, chef-lieu de la province du Soum, est sous le contrôle de facto du Jnim depuis près de trois ans, avec un blocus imposé par les djihadistes. Cette situation a gravement affecté le quotidien des habitants, qui vivent dans des conditions de plus en plus difficiles. Le 30 janvier 2025, les djihadistes avaient déjà mené une attaque contre des positions militaires dans la ville. Si cette attaque avait été repoussée, elle était une nouvelle preuve de la pression constante exercée sur Djibo par les groupes armés.
En septembre 2024, les habitants de Djibo avaient été confrontés à un ultimatum des djihadistes, qui leur ordonnaient de quitter certains quartiers sous peine de représailles. Face à cette menace, de nombreux civils avaient fui la ville, et cherché refuge ailleurs dans la province ou au-delà des frontières de la région du Sahel. Depuis plusieurs années, la province du Soum et d’autres régions du Sahel font face à des attaques de plus en plus fréquentes et violentes de la part de groupes djihadistes, principalement liés au Jnim et à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS).
Montée en puissance des groupes djihadistes
Ces groupes exploitent les faiblesses des forces de sécurité locales, profitent des zones de non-droit et mènent des attaques ciblées contre des positions militaires, des civils et des infrastructures. L’armée burkinabè, bien que soutenue par des partenaires internationaux, peine à stabiliser la situation dans cette région. Les forces locales, souvent composées de militaires et de volontaires, se retrouvent confrontées à des groupes extrêmement mobiles et bien armés, capables de mener des attaques coordonnées et de s’échapper rapidement dans des zones difficiles d’accès.
De plus, la situation humanitaire dans cette zone est désastreuse, avec des centaines de milliers de personnes déplacées, fuyant les combats et la menace terroriste. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, dirigé par Iyad Ag Ghali, a considérablement étendu son influence dans le Sahel depuis sa formation en 2017. Ce groupe djihadiste est particulièrement actif au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Terreur renforcée dans les communautés locales
L’objectif principal du groupe est de renverser les gouvernements locaux et d’imposer une interprétation extrémiste de la loi islamique dans la région. Il utilise des tactiques de guérilla et de terrorisme pour déstabiliser les États du Sahel et affaiblir leur capacité à maintenir l’ordre. Les attaques du Jnim se concentrent souvent sur des cibles militaires, des convois de ravitaillement et des installations stratégiques.
Dans certains cas, des attaques contre des civils ont aussi été signalées, ce qui renforce la terreur dans les communautés locales. Le Jnim est également impliqué dans le trafic de drogue et d’armes, ce qui lui permet de financer ses activités et de renforcer sa présence dans la région.