Plusieurs centaines de femmes ont manifesté, lundi, dans la capitale burkinabè, Ouagadougou, pour protester contre la révision de la Constitution qui permettrait au Président Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir après 27 ans de règne sans partage.
Les femmes du Burkina Faso refusent que Blaise Compaoré se maintienne au pouvoir à vie ! Et elles ont tenu à le faire savoir. Soutenant l’opposition, qui a appelé à la désobéissance civile, elles ont été au nombre de plusieurs centaines à avoir manifesté, lundi après-midi, à Ouagadougou. Elles entament ainsi une semaine de manifestations contre une révision de la Constitution qui favorise le maintien au pouvoir du Président Blaise Compaoré, aux commandes du pays depuis 27 ans maintenant.
Elles ont scandé des slogans hostiles au pouvoir, brandissant chacune une spatule à la main qui sert à préparer des plats comme le two. Dans la tradition burkinabè, lorsqu’une femme brandit sa spatule à l’égard d’un homme, c’est un grand signe de défiance. Une façon pour elles de montrer au pouvoir qu’elles n’ont pas peur et comptent bien revendiquer leurs aspirations jusqu’au bout.
« Le peuple est souverain »
Cendrine Nama, jeune burkinabè de 28 ans, a également participé à la manifestation, exprimant sa fierté de voir les femmes protester contre le coup « d’Etat constitutionnel » : « Les burkinabè sont sorties, munies de leur spatules, ce 27 octobre, pour dire non au coup d’Etat constitutionnel que prépare le pouvoir en place avec la complicité de députés censés représenter le peuple. Je suis fière de mon peuple qui se lève. Il est temps que nous prenions part active dans les décisions qui nous concernent, car le peuple est souverain ».
La situation est très tendue au Burkina Faso depuis l’annonce par le pouvoir du Référendum concernant la révision de la Constitution. Un Référendum d’ores et déjà rejeté par l’opposition qui a appelé le peuple à ne pas se rendre aux urnes. De son côté, la majorité a appelé le chef de l’Etat à prendre « toutes les mesures possibles contre des agressions à l’encontre de ses députés ». Ces derniers sont menacés à leurs domiciles, alors que toutes les parties craignent une poussée de violence, cette semaine.