Bruxelles poursuivra Gbagbo et Gueï


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Drapeau de la Côte d'Ivoire
Drapeau de la Côte d'Ivoire

Les autorités belges ont décidé de donner suite aux 150 plaintes déposées par des Ivoiriens contre l’actuel président Laurent Gbagbo et son prédécesseur, Robert Gueï ainsi que les ministres de la Défense et de l’Intérieur en exercice.

Crime contre l’humanité. Le tribunal belge a jugé recevable la plainte déposée par les 150 victimes ivoiriennes et leurs ayant droit contre le président Laurent Gbagbo et son prédécesseur Robert Gueï ainsi que les actuels ministres de la Défense et de l’Intérieur. Ils ont accusé de crime contre l’humanité. La justice belge a confié le dossier au juge d’instruction Daniel Frantzen, déjà en charge du dossier du président tchadien Hissène Habré.

 » Nous sommes sur la bonne voie. La procédure est très bien entamée. Le parquet devra décider très vite s’il va nous épauler ou pas. Mais je suis très confiant. Que la justice ait désigné un juge est un très bon signe pour nous « , déclare Georges-Henri Beauthier, avocat des victimes. Le juriste a été aidé par l’Organisation non gouvernementale « Prévention génocides » pour constituer son dossier. Selon Maître Beauthier, les victimes étaient toutes d’origine Dioula.

Yopougon, le 26 octobre 2000

Charnier. Le président Laurent Gbagbo et son prédécesseur Robert Gueï se rejettent la responsabilité du charnier de Yopoungoun. Le jour où Laurent Gbagbo prêtait serment, le 26 octobre 2000, la Côte d’Ivoire découvre, horrifiée, un charnier de 57 personnes. Selon différents experts, les victimes auraient été tuées la veille, le 25 octobre.

Le général Gueï a pris les devants en accusant les partisans de Gbagbo d’assassinat. Depuis sa résidence de campagne, il fait porter la responsabilité à l’actuel régime.  » « Pourquoi serais-je jugé ? Je ne me sens pas responsable de quoi que ce soit. S’il y a eu des coups de feu, c’est eux-mêmes (le régime de M. Gbagbo) qui ont autorisé certaines personnes à tirer sur la foule, ils savent ce qu’ils ont fait « , a déclaré l’ancien président à l’AFP.

Selon un bilan officiel, 200 personnes ont été tuées lors des affrontements qui ont suivi les élections présidentielles entre le 24 et le 26 octobre. Les forces de l’ordre, appuyées par les partisans de Laurent Gbagbo, ont empêché violemment les partisans d’Alassane Ouattarra, qui réclamaient de nouvelles élections, de manifester.

Le ministre de la Défense Lida Kouassi se dit prêt à aller à Bruxelles pour être jugé.  » Et défendre (son) honneur « . Le régime ivoirien, en attente du déblocage de l’aide européenne, se serait bien passé de ce procès et du tapage médiatique.

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