Brouille et embrouille au sein de la famille royale zouloue en Afrique du Sud


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Le roi Goodwill Zwelithini et la reine Shiyiwe Mantfombi
Le roi Goodwill Zwelithini et la reine Shiyiwe Mantfombi

En Afrique du Sud, la question de la succession du roi des Zoulous, mort le 12 mars dernier se pose avec acuité, surtout après le décès subit, le 30 avril 2021, de sa grande épouse, la reine Shiyiwe Mantfombi Dlamini Zulu, qui assurait la régence. Les appétits sont aiguisés, ouvrant la porte à une guerre de succession.

Les décès successifs du roi des Zoulous, Goodwill Zwelithini, et de son épouse, la régente, Shiyiwe Mantfombi Dlamini Zulu, en moins de deux mois, révèlent, au grand jour, les contradictions internes au sein de la famille royale zouloue. Si jusque-là, le clan royal du plus grand groupe sociolinguiste d’Afrique du Sud que sont les Zoulous a toujours donné une apparence d’unité et d’harmonie, ces deux drames qui viennent de le frapper révèlent des ambitions qui, visiblement, couvaient et n’attendaient que le moment opportun pour exploser. Alors que les obsèques de la reine Shiyiwe Mantfombi Dlamini Zulu sont prévues pour ce jeudi, les conférences de presse et les communiqués fusent de part et d’autre dans la famille royale pour déterminer qui sera le prochain roi des Zoulous.

Et déjà, les tribunaux s’invitent dans le débat puisque la première des six épouses du défunt roi a introduit un recours auprès des autorités judiciaires pour lui reconnaître la place d’épouse principale, arguant du fait qu’elle seule avait été légalement mariée avec le souverain. À sa suite, deux de ses filles ont également saisi les tribunaux pour demander la suspension du testament laissé par leur père qui, selon elles, serait un faux.

En tant que grande épouse du roi Goodwill Zwelithini, la tradition de succession au trône dans le clan zoulou place en tête les enfants de la reine Shiyiwe Mantfombi Dlamini Zulu, donc en commençant par son aîné, le prince Misuzulu Zulu. Cette tradition sera-t-elle respectée cette fois-ci ? La question garde toute sa pertinence lorsqu’on suit attentivement l’allure que prennent les débats dans et autour du palais de Nongoma, dans la région du KwaZulu-Natal.

S’il est vrai que le roi des Zoulous n’exerce pas de pouvoir exécutif, il n’en demeure pas moins qu’il reste l’un des personnages les plus influents d’Afrique du Sud en tant qu’autorité morale très respectée par les quelque 12 millions de Zoulous que compte ce pays d’Afrique Australe.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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