
Le général Brice Oligui Nguema, président de la Transition au Gabon depuis le coup d’État du 30 août 2023, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 12 avril 2025. Cette décision marque une étape majeure dans le processus de transition politique du pays, amorcé après la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba.
On le voyait venir. Tout le monde savait que c’était juste une question de temps. Brice Oligui Nguema a officialisé sa candidature à la Présidentielle du 12 avril 2025, ce lundi. C’était à l’occasion d’un discours qu’il a prononcé à Brazzaville. Adieu la promesse d’organiser des élections libres, crédibles et transparentes qui permettront de rendre le pouvoir aux civils.
Une élection crédible ?
Dès son accession au pouvoir, le général Oligui Nguema avait promis d’organiser des élections libres, crédibles et transparentes afin de remettre le pouvoir aux civils. L’annonce de sa candidature suscitelogiquement des interrogations quant à la neutralité du processus électoral. En novembre 2024, l’adoption d’une nouvelle Constitution renforçant les pouvoirs du Président et supprimant le poste de Premier ministre avait déjà soulevé des critiques sur une possible concentration du pouvoir.
L’introduction d’un nouveau Code électoral autorisant les militaires à se présenter aux élections politiques a facilité la décision du chef de la Transition de briguer la magistrature suprême. Cette mesure a été perçue par certains observateurs comme une tentative de prolongation du pouvoir militaire sous une forme élue.
Une élection sous haute tension
L’élection du 12 avril 2025 s’annonce comme un test décisif pour la démocratie gabonaise. Plusieurs candidats ont déjà manifesté leur intention de concourir, dont Michel Ongoundou Loundah, leader du parti Réappropriation du Gabon, de son indépendance, pour sa reconstruction (RÉAGIR). Ce dernier plaide pour une véritable rupture avec l’ancien système et une reconstruction démocratique du pays.
Si certains voient en Oligui Nguema une figure de stabilisation, d’autres redoutent que son accession au pouvoir par les urnes ne soit qu’une légitimation du statu quo. Tout semble mis en place pour permettre la continuité de la présidence de Brice Oligui Nguema sous un vernis démocratique, cette fois-ci. Affaire à suivre.