La Cour criminelle spéciale de Libreville a suspendu le procès de Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, en raison de son état de santé critique. Hospitalisé d’urgence dans la nuit du 11 au 12 juin 2024 au Centre Hospitalier Universitaire d’Angondjé, Laccruche Alihanga souffre d’un cancer du côlon.
Il aurait contracté cette maladie durant ses quatre ans de détention à la prison centrale de Libreville.
Une audience retardée et bouleversée
L’audience du 12 juin 2024, marquée par un retard de deux heures, a débuté sans la présence de l’accusé dans le box. Maître Jean-Paul Moumbembé, l’un de ses avocats, a demandé le report de la séance. Il a invoqué l’hospitalisation et la gravité de l’état de santé de son client. Cette requête a donné lieu à de vifs débats entre la défense et le ministère public. Ce dernier insiste sur l’application de l’article 314 du Code pénal gabonais qui permettrait de juger un prévenu même sur un lit d’hôpital.
Face à ces discussions, la Cour a décidé de mandater un juge pour se rendre à l’hôpital et vérifier l’état de santé de Laccruche Alihanga. Cette inspection vise à déterminer s’il peut être jugé au tribunal ou s’il doit l’être depuis son lit d’hôpital. La reprise du procès a ensuite été fixée au 18 juin prochain, une date que les avocats de l’accusé jugent trop rapprochée.
Un collectif d’avocats indigné
Le collectif des avocats de Brice Laccruche Alihanga a exprimé sa profonde inquiétude dans un communiqué. Il souligne que leur client est actuellement inconscient et que son état clinique est incertain. Les avocats critiquent fermement le manque de considération pour sa santé et demandent un traitement plus humain de son cas. Ils appellent à une suspension des audiences pour éviter d’ajouter une pression émotionnelle supplémentaire à leur client.
Des accusations lourdes et un contexte politique tendue
Brice Laccruche Alihanga fait face à des accusations de détournement de fonds publics et de blanchiment de capitaux. Selon l’accusation, il aurait détourné plusieurs milliards de francs CFA d’un compte de l’État ouvert à BGFIBANK. Depuis le mois de mai, il est confronté à plusieurs procès.