Avec sa voix enfantine enrouée, la Sud-Africaine Brenda a découvert le chemin des complaintes du désert. Sa voix, qui revient comme un écho, comme pour multiplier ses appels, a trouvé la note juste. Brenda vrille le son. Ses envolées se font lyriques.
La Sud-Africaine a une voix rare, juvénile et rauque. Elle garde une fraîcheur dans ses colères, des ressources dans les aigus. Brenda a trouvé la note juste. Sa maîtrise vocale est conjuguée à un talent inouï du rythme. Elle arrive à poser sa voix dans tous les genres musicaux. Dans » Thola Amadzoli « , elle laisse son talent éclater. Elle se fait sensuelle et enfantine. Qu’elle est belle dans son blues. En l’écoutant, sans comprendre les mots, on a envie de la rassurer, la cajoler. Elle vous réconcilie avec l’humanité. Sa voix suit un faux rythme de balançoire. Rocking chair. Ce n’est pas de la chanson, c’est de l’art.
Techno harmonieuse
Une pluie de notes sur une voix veloutée. » Monate Kwaito » est un remix de génie. Les plaintes de Brenda ont trouvé asile dans des notes répétitives. L’ensemble est harmonieux. Enfin de la techno qui peut se danser à deux. Brenda, ton univers est intrigant. Il y a de l’influence indo-pakistanaise de Londres. Kureïshi n’est pas loin. Autant ses envolées dans » Thola Amadzoli » se rapprochent des artistes maliens, autant la suite est un mariage heureux avec l’ambiance londonienne. Curry à la sauce sud-africaine. Réjouissant.
» Shoot them before they grow « . Brenda parle très bien l’anglais, mieux que le français qu’elle maîtrise aussi. En laissant traîner sa voix, elle arrive à nous faire danser sur une chanson au titre pas très pacifique, » Tue-les avant qu’ils ne grandissent « . Courez vers le premier disquaire ou achetez cet album en ligne. Avant qu’il ne soit à la mode et récupéré par la pub. Car il est appelé à faire date.
Commander le disque : Brenda Fassie « Amadlozi » EMI 2001