Devant le juge de l’Audience nationale, Santiago Pedraz, un témoin des tortures présumées infligées par le Front Polisario dans les camps de Tindouf a assuré que Brahim Ghali a ordonné qu’il soit martyrisé. Il a précisé que le leader du Polisario était présent lors des séances de torture.
Selon des sources judiciaires, citées par La Razon, Ahmed Tarouzi, un militant qui dit avoir été kidnappé et torturé par le Polisario pendant 11 ans, aurait expliqué au magistrat, dans sa déclaration, que l’une des méthodes consistait à « arracher les dents et les molaires » des prisonniers. « Il a identifié ses tortionnaires parmi lesquels se trouvait Ghali. Bien qu’il n’ait pas participé à la torture, il en a donné les ordres », précisent ces mêmes sources.
Devant le juge Santiago Pedraz, qui enquête sur Brahim Ghali pour torture, détention illégale et génocide à la suite de deux plaintes de l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’Homme (ASADEDH) et du militant sahraoui Fadel Breica, un deuxième témoin devait également comparaître, hier mardi 27 juillet 2021. Ce témoin partageait la prison avec Breica. Selon la plainte de ce dernier, il aurait été témoin des tortures qui lui ont été infligées en 2019. Sa déclaration a toutefois été reportée en raison de problèmes de visa.
Au mois de juin dernier, Fadel Breica et deux témoins ont pointé du doigt le chef du Front Polisario pour des faits de torture dans les camps de Tindouf, en 2019. Le premier a expliqué au juge ne pas avoir « le moindre doute qu’il a été torturé sur ordre de Brahim Ghali ». « Etant donné la structure du Front Polisario, il était absolument impossible qu’il se passe quelque chose à l’intérieur des camps qu’il n’appréciait pas », explique-t-on.
Dans leur plainte, ASADEDH et trois victimes présumées accusent directement le chef du Front Polisario Brahim Ghali. Il s’agit notamment de Hosein Baida Abdelaziz, un citoyen espagnol résidant à Trebujena (Cadix), et Dahi Aguai, un Sahraoui d’origine espagnole. Ils ont mis sur la table un rapport de l’ONG France Libertés évoquant un « catalogue très sévère de tortures pratiquées par des membres du Front Polisario sur des dissidents et des prisonniers ». Ils identifient 89 victimes, même si la liste reste, selon eux, « désespérément longue ».