L’ancien chef d’état-major centrafricain réfugié au Tchad, le général François Bozize, s’exprime sur un site Web qui lui est totalement dédié, Bozize.Info, ou comment la dissidence politique s’inscrit dans l’ère des nouvelles technologies.
L’ancien chef d’état-major de l’armée centrafricaine ne rend pas les armes. Réfugié au Tchad depuis le putsch manqué du 28 mai 2001, il a trouvé une tribune pour faire connaître ses revendications au monde entier. Ou comment l’Afrique des dissidents politiques entre dans la modernité. Sans être très riche de contenu, le site est pro et l’interface claire. Le message aussi : en une, la photo et deux interviews du général dans lesquelles il critique violemment le pouvoir.
Un site qui énerve
En dehors de ces deux textes, les articles repris ça et là dans la presse centrafricaine font plutôt figure de remplissage. Le général délivre en long et en large ses réquisits : amnistie générale et élections anticipées. Bozize a des ambitions, il ne s’en cache pas. Ses interviews ont des accents de campagne électorale pour celui qui se présente comme le » réconciliateur national « . Il confiait d’ailleurs récemment au journal camerounais Mutations son intention de reprendre le pouvoir en République centrafricaine avant 2005…
Détail curieux, aucune mention n’est faite des créateurs du site. Les questions-réponses à François Bozize laisseraient croire que les webmestres seraient des ressortissants centrafricains qui auraient spontanément proposé leur soutien au général… Mais que ce soit Bozize lui-même ou d’autres qui animent le site n’est peut-être pas le plus important. L’organe de presse gouvernemental Centrafrique-presse titrait ce matin » Pourquoi François Bozize s’agite ? » Son site et ses déclarations énervent, on en parle, et c’est sans doute le but.
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