Un simple communiqué du gouvernement algérien, à la fin d’une rencontre de discussion entre des responsables du mouvement kabyle et le chef du gouvernement, Ali Benflis. Un simple communiqué, sans fanfare ni trompette. Mais un communiqué gigantesque.
Le Président Bouteflika vient de décider d’inclure dans la prochaine révision de la constitution algérienne un amendement qui « constitutionnalisera le tamazight en tant que langue nationale ».
Abdelaziz Bouteflika avait inauguré son mandat de président par des décisions lourdes de sens : réhabilitation des opposants au FLN et des gloires du mouvement national trop longtemps rejetées dans l’ombre, utilisation du français, changement de style de gouvernement, rupture avec une certaine langue de bois, volonté de réconciliation nationale après les années de sang du terrorisme.
Un pas historique pour l’Algérie
Personne mieux que lui ne pouvait accomplir le pas historique qui restait à oser : reconnaître la diversité des cultures qui composent et composeront durablement la société algérienne.
C’est la beauté et le charme de l’Algérie d’être un dialogue entre des identités diverses, comme c’est la force de tous les grands pays de pouvoir s’appuyer sur plusieurs héritages. La décision que vient de prendre Abdelaziz Bouteflika est historique, et doit être saluée. Elle sonne comme une victoire de l’Algérie toute entière sur ses vieux démons ultra-unitaires. Elle sonne comme une ouverture et projette tout simplement ce pays fier et riche vers l’avenir.