Interpellé le 6 mars dernier pour avoir publié une lettre critiquant le capitaine Sanogo, le journaliste Boukary Daou a été inculpé lundi soir par un procureur de Bamako. En attendant son procès, prévu pour le 16 avril, la presse malienne continue la mobilisation pour la défense du directeur de publication du journal Le Républicain et pour la défense des droits de tous les journalistes du Mali.
(De notre correspondant)
Indignation et surprise, tels sont les principaux sentiments qui animent les hommes de médias au Mali, après la décision de la justice de placer sous mandat de dépôt Boukary Daou. Le directeur de publication du quotidien Le Républicain est accusé d’incitation au crime et au délit et de publication de fausse nouvelle. En attendant son procès prévu pour le 16 avril, Boukary Daou a été transféré de la Brigade d’investigation Judiciaire à la prison centrale de Bamako. Face à cette situation, ses confrères de la presse toute entière sonnent la mobilisation.
Ainsi, au cours d’une conférence de presse tenue mardi à la Maison de la presse de Bamako, les directeurs de publication des journaux privés et les directeurs des radios ont décidé de maintenir le mot d’ordre de la non couverture médiatique de toutes les activités du gouvernement jusqu’à nouvel ordre. Cela, en protestant contre le traitement réservé à leur confrère Boukary Daou.
Pour Hamèye Cissé, président du comité de crise mis en place pour soutenir le directeur de publication du Républicain, il faut que la presse malienne dans son ensemble reste mobilisée, soudée et solidaire jusqu’à la libération de Boukary Daou. Selon lui, ce sont les libertés de la presse et d’opinion qui en dépendent. Ses avocats vont demander la mise en liberté provisoire du journaliste en attendant sa comparution devant le juge prévue le 16 avril prochain.