Botswana : quatre mamies se révoltent et défient la tradition


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L’Afrique est bien connue pour abriter nombreux pays où les patriarches dictent leur loi sur la base de la tradition. Le droit du fils aîné prime dans l’héritage des biens familiaux. Mais pas question pour les quatre sœurs qui ont décidé de mettre à terme ces pratiques, en réclamant haut et fort leur droit à l’héritage.

Dans certains pays africains et dans le monde, les femmes sont reléguées au dernier plan quand il s’agit de parler d’héritage. Hériter de la propriété familiale est une tendance réservée exclusivement au fils aîné, ou au plus proche parent mâle. Le Botswana ne fait pas l’exception de cette règle qui partage l’héritage en fonction du sexe. Une coutume très appliquée dans le pays par les chefs traditionnels. Mais pas question pour quatre mamies, sœur de sang, de se laisser faire. Face à la tradition, elles ont voulu aussi dicter leur loi, réclamant leur part du gâteau. Une décision surprenante pour les villageois.

Quatre sœurs, une tradition

A leur âge, elles se disent ne rien craindre. Pas même la forte tradition qui fait et défait les villageois. Les quatre sœurs soucieuses de leurs biens familiaux, ont pris une décision non moins incroyable dans les villages marqués par la tradition. Elles se sont mises face à la tradition en la défiant. En septembre dernier, la première bataille juridique du genre a lieu au Botswana. Une bataille de longue haleine, car elle a débuté il y a cinq ans. Avec à la clef, une victoire historique pour Bakhani Moima (83 ans) et ses trois sœurs Edith Mmusi (80 ans), Jane Lokoko (77 ans) et Mercy Ntsehkisang (68 ans).

« Il a fallu la détermination et le courage pour en arriver là. C’était une période au cours de laquelle toute la famille était sous pression et il m’arrivait de passer des nuits blanches. Je suis contente qu’elle soit terminée », a témoigné madame Mmusi à la BBC. Au centre du différend, une maison ancestrale de la famille. « Au départ, racontent les mamies révoltées, elle devait servir de logements pour les membres de la famille qui voulaient vivre à proximité de ceux qui sont âgés ». Car la maison se trouve dans le terrain où est construite l’ancienne maison de Mme Mmusi.

« C’est la seule maison que nous avons connu ici. Nous avons contribué à bâtir l’une des premières maisons en briques adobes dans cette grande cour », répond ironiquement l’aînée des sœurs. Oui parce qu’aujourd’hui, les quatre sœurs évoquent cette histoire comme une vieille aventure. Ce qui n’a pas été le cas pendant ces cinq ans de pression face aux villageois étonnés d’une telle décision. Mais déterminées, elles ont tenté le procès contre la tradition et elles ont gagné.

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