Botswana : Après 3 ans d’exil, Ian Khama rentre au bercail


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Ian Khama
Ian Khama

L’ancien président du Botswana, Ian Khama, a marqué un coup de théâtre en rentrant dans son pays natal après trois ans d’exil en Afrique du Sud. Ce retour soudain, trois ans après avoir quitté le pays suite à un conflit ouvert avec son successeur, Mokgweetsi Masisi, relance un duel politique déjà intense. Accusé de plusieurs crimes, dont la possession illégale d’armes à feu, Khama rejette ces allégations qu’il qualifie de politisées.

Alors que le Botswana se prépare à des élections cruciales, le retour de cet ancien chef de l’État ne passe pas inaperçu.

Un retour sous tension

Le vendredi 13 septembre 2024, Ian Khama, ancien président du Botswana, a surpris tout le monde en traversant la frontière depuis l’Afrique du Sud pour rentrer dans son pays. Khama, qui vivait en exil, a décidé de se présenter devant la justice après que des mandats d’arrêt avaient été émis à son encontre. À la sortie du tribunal de Gaborone, des partisans enthousiastes ont scandé « le général est de retour ». Ce retour, bien que pacifique, ravive les tensions politiques au sein du pays.

Des accusations aux motifs politiques ?

Sous le coup de 14 chefs d’accusation, incluant le blanchiment d’argent et la possession illégale d’armes à feu, Khama ne s’est pas laissé intimider. L’ancien président clame depuis longtemps que ces accusations sont infondées et motivées par des considérations politiques. Ses démêlés avec la justice remontent à son départ précipité en 2019, suite à une rupture avec son ancien protégé, Mokgweetsi Masisi. Ce dernier, devenu président après Khama, a renversé plusieurs politiques de son prédécesseur, exacerbant ainsi les tensions entre les deux hommes.

Une rivalité qui domine la scène politique

La rivalité entre Khama et Masisi ne se limite pas aux querelles personnelles. En effet, Khama a publiquement exprimé ses regrets d’avoir soutenu Masisi, qu’il compare même à Donald Trump en raison de son style autoritaire présumé. Depuis son exil, Khama a critiqué ouvertement son successeur, l’accusant de corruption et de vouloir museler l’opposition. Aujourd’hui, il ne cache plus son désir de former une coalition pour renverser Masisi lors des prochaines élections, prévues pour le 30 octobre.

La justice dans la balance

Malgré les charges qui pèsent contre lui, le tribunal a abandonné les mandats d’arrêt émis contre Khama en 2022. Toutefois, l’ancien président devra à nouveau comparaître le 23 septembre prochain. Ses avocats, tout comme lui, se disent confiants quant à l’issue des procès à venir. Khama a également dénoncé un complot visant à l’empoisonner s’il revenait au Botswana, une allégation que le gouvernement de Masisi a fermement rejetée.

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