La parole a été donnée à la défense ce jeudi au procès de l’ex-chef de guerre, Bosco Ntaganda, accusé de crime de guerre et crime contre l’humanité dans la province de l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). L’occasion pour ce dernier de s’exprimer, affirmant qu’il n’est pas le meurtrier qu’on décrit.
Il attendait depuis très longtemps qu’on lui donne la parole. C’est chose faîte. Bosco Ntaganda, ex-chef de guerre accusé de crime contre l’humanité et crime de guerre, dans la province de l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’est exprimé ce jeudi à son procès à la Cour pénale internationale (CPI). Sans surprise, il a rejeté ce jeudi les accusations portées contre lui devant la juridiction internationale, affirmant n’être qu’un « soldat, pas un criminel ». « Je suis décrit comme le « Terminator », comme un célèbre tueur, mais cela n’est pas moi », a-t-il affirmé au deuxième jour de son procès à La Haye, où siège la CPI. Il s’agissait de sa première intervention publique depuis sa reddition en 2013.
Et Bosco Ntaganda de poursuivre : « A toutes les victimes du conflit en Ituri depuis 1998, un conflit qui dure jusqu’à aujourd’hui : j’ai de l’empathie ». Selon lui, « mon objectif était de restaurer la paix sans faire de différences entre les ethnies. Je ne suis pas le Bosco Ntaganda décrit par l’accusation ». L’ex-chef de guerre n’a jamais changé son fusil d’épaule. Il a toujours plaidé non coupable depuis le début de l’affaire.
Agé de 41 ans, il est accusé de 13 crimes de guerre et cinq crimes contre l’humanité, dont des meurtres, pillages, attaques contre des civils, viols et esclavage sexuel en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo.
Bosco Ntaganda a été général de l’armée congolaise de 2007 à 2012. Surnommé le « Terminator » des Grands Lacs, il est considéré comme l’un des ex-chefs de guerre les plus féroces et les plus recherchés de la région. Il s’était toutefois, contre toute attente, livré de son plein gré à la CPI, se réfugiant à l’ambassade des Etats-unis, suite à une scission au sein de la rébellion, le Mouvement du 23-Mars (M23).