Près de 30 millions d’euros auraient été détournés de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) par le président gabonais Omar Bongo, dont une partie au profit de partis politique français, en particulier à Jacques Chirac mais aussi à Nicolas Sarkozy. L’information a été révélée ce mercredi dans le quotidien espagnol El Pais qui fait partie des cinq grands journaux européens à publier des articles réguliers sur l’analyse des documents de Wikileaks.
Bongo, Chirac et Sarkozy, de l’argent détourné, des campagnes politiques financées, voici les bases d’une affaire classique de la Françafrique qui devrait faire parler d’elle dans les jours qui viennent. Le financement par des chefs d’Etats africains de partis politiques français n’est pas une surprise, le sujet ayant déjà été évoqué tant par l’écrivain Pierre Péan que par l’ancien Président français Valéry Giscard d’Estaing qui avait déclaré qu’Omar Bongo avait soutenu financièrement Jacques Chirac pendant la campagne présidentielle de 1981. Mais avec Wikileaks, les rumeurs sont maintenant sur la place publique, et la diffusion du documentaire Françafrique à la télévision nationale française a donné à ces petits arrangements financiers entre amis une visibilité toute nouvelle.
Près de 30 millions d’euros auraient été détournés de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) par le défunt président gabonais Omar Bongo. Cette somme aurait financé, pour une partie, les partis politique français, en particulier à Jacques Chirac mais aussi à Nicolas Sarkozy. Cette information Wikileaks a été révélée ce mercredi dans le quotidien espagnol El Pais qui fait partie des cinq grands journaux européens à relayer les mémos diplomatiques américains que s’est procuré Wikileaks. L’argent aurait notamment profité aux partis politiques français de gauche comme de droite, avec la complicité de la Société Générale précise Rue89 qui a publié une analyse du circuit de corruption présumé. Bien entendu, la politique française n’a pas été la seule bénéficiaire de ces détournements d’argent et de nombreux comptes bancaires de proches de la famille Bongo auraient été alimentés.
Une information que Le Monde a choisi de ne pas encore relayer
Coté français, à l’UMP comme au Parti Socialiste, l’on réfute catégoriquement ces allégations. Pour l’UMP, parti du Président Sarkozy, ces informations sont « totalement fantaisiste (s) »» alors que du coté du PS, on dit se sentir « « en rien concerné par ces affirmations », mais en précisant néanmoins « que seuls des noms de droite sont cités». Ce qui laisse entendre que l’histoire n’est sans doute pas terminée.
Le journal français Le Monde, qui travaille aussi sur l’analyse des documents de Wikileaks, n’avait pas souhaité relayer cette information et s’en est expliqué. Il a décidé «de ne pas retenir, à ce stade, ce télégramme, en raison non pas de son manque de crédibilité mais de son absence de source authentifiée». Un choix assumé qui n’empêche pas l’information de se propager…même en France.