34 blessés dont 5 graves. Alger est secouée de nouveau par une bombe. Les autorités parlent pudiquement de bilan provisoire. Et, malheureusement dans ces cas-là, il ne peut que s’alourdir.
En proposant la loi sur la Concorde civile, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a cru pouvoir donner assez de gages aux islamistes afin de ramener la paix dont il a fait sa priorité. Si certains d’entre ces derniers ont accepté cette sorte de Paix des braves, ils bénéficient même d’une pension de l’Etat, les plus virulents sont restés dans le maquis. Ou dans les sphères de décision ?
Sur le plan sécuritaire, Abdelaziz Bouteflika a un bilan très négatif. Il ne se passe pas un jour sans qu’un massacre, généralement perpétré contre les civils, ne soit signalé. C’était à la campagne, dans des zones reculées, donc non médiatisées. Or, Alger se réveille brutalement. La population a peur. Les bombes reviennent, font ressurgir les anciennes angoisses. Peur que les années rouges -1993-1995- reviennent. Avec leurs lot de morts. Alger la Rouge.
Le président algérien se trouve aujourd’hui avec les seuls islamistes, non violents, comme alliés. Les rares démocrates qui l’ont soutenu ont claqué la porte du gouvernement. Il ne peut s’appuyer que sur les islamo-nationalistes. Et ces derniers ne lui font pas de cadeaux. Toutes ses réformes, notamment celle de l’éducation et de l’économie, sont gelées. Le bateau Algérie navigue à vue d’oeil. Le brasier kabyle est toujours enflammé. Le pouvoir se montre incapable d’avoir une vision à long terme. Tétanisé. Comme si l’équilibre était trop précaire pour prendre la moindre initiative. Et cet immobilisme contribue à fragiliser un peu plus les institutions en manque de crédit.
Plusieurs voix, dans l’opposition, commencent à évoquer une présidentielle anticipée. Avec le soutien de quelques fractions de l’armée. Le champ de manoeuvres de Bouteflika se rétrécit.