Le gouvernement soudanais accuse Israël d’avoir bombardé dans la nuit de mardi à mercredi une usine militaire de Yarmouk, dans le Sud de Khartoum, la capitale du Soudan. Le bombardement aurait provoqué plusieurs explosions ainsi qu’un incendie. Deux personnes sont mortes et plusieurs autres ont été blessées.
La tension monte entre le Soudan et Israël. Dans la nuit de mardi à mercredi, une usine militire de Yarmouk, dans le Sud de Khartoum, la capitale du Soudan, a été bombardée, provoquant plusieurs explosions et un incendie. Deux personnes ont trouvé la mort et plusieurs autres ont été blessées. Le gouvernement soudanais accuse l’Etat hébreu.
« Nous pensons qu’Israël a mené le bombardement », a déclaré le ministre de l’Information Ahmed Bilal Osman, lors d’une conférence de presse. « Nous nous réservons le droit de riposter en lieu et date de notre choix », a-t-il menacé. Selon le ministre, « quatre avions étaient impliqués dans l’attaque, menée vers minuit (21H00 GMT) contre l’usine », indique l’AFP. Avant de préciser « Des preuves pointant vers Israël ont été découvertes parmi les restes des explosifs, a-t-il assuré, annonçant une réunion d’urgence du gouvernement ».
Les habitants témoignent
Les populations, interrogées sur place par l’AFP, confirment les faits.
« J’ai entendu un bruit comme un avion, mais je n’ai vu aucune lumière d’avion. Ensuite j’ai entendu deux explosions, et le feu s’est déclaré dans le complexe », a raconté à l’AFP un habitant se présentant sous le nom de Faize. Des déclarations confirmées par une autre habitante : « J’ai vu un avion arriver de l’est et j’ai entendu deux explosions rapprochées. J’ai ensuite vu du feu et la maison de notre voisin a été touchée par des éclats. Les fenêtres de ma propre maison ont vibré après la seconde explosion ».
Israël ne serait pas à son premier coup d’essai. En avril 2011, l’Etat hébreu avait était accusé par le Soudan d’avoir orchestré un raid aérien contre un véhicule, causant la mort de deux personnes à Port-Soudan. A l’époque déjà, Israël s’était refusé à tout commentaire. Et, en janvier 2009, l’Est du Soudan avait été victime d’une autre attaque menée par des appareils étrangers visant un convoi d’armes.
Dans ce bombardement de l’usine militaire de Yarmouk, qui selon le ministre soudanais de l’Information fabrique des « armes traditionnelles », les autorités soudanaises ont demandé à l’ONU de sanctionner Israël. Près de 300 personnes ont manifesté devant le siège du gouvernement pour réclamer la disparition de l’Etat hébreu, en scandant « L’armée de Mohammed revient », raconte un journaliste de l’AFP présent sur les lieux.
Rappelons que, en 1998, l’association américaine des droits de l’Homme, Human Rights Watch, et les Etats-Unis avaient tous deux suspecté une usine de Yarmouk, dans le Sud de Khartoum, d’entreposer des armes chimiques.