Boeing fait décoller l’emploi high tech au Maroc


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Drapeau du Maroc
Drapeau du Maroc

L’accord conclu entre le géant américain, la Royal Air Maroc et un partenaire français donne naissance à Matis Aerospace. 450 salariés produiront des éléments de câblage à Casablanca.

Le partenariat presque exclusif et vieux de trois décennies entre l’avionneur américain Boeing et la compagnie aérienne Royal Air Maroc (RAM) vient de prendre une nouvelle dimension économique. L’accord intervenu jeudi dernier entre les deux amis de trente ans et la société française Labinal, filiale du motoriste aéronautique Snecma, donne naissance à Matis Aerospace (pour Morocco Aero-Tecnical Interconnect Systems), une filiale commune détenue en trois parts égales et dont l’objet sera d’assembler, sur un site proche des installations de RAM à Casablanca, des harnais de câbles destinés aux avions de ligne du géant de Seattle.

 » Le Maroc est désormais sur la carte du monde aéronautique « , s’est aussitôt félicité Mohammed Hassad, PDG de RAM, qui voit dans la construction de l’usine Matis un premier signe de la réussite de la politique initiée par Mohammed VI afin d’inscrire son pays dans l’industrie de haute technologie. Du côté des autres partenaires, les auto-congratulations ont été plus convenues, dans l’esprit de ce type d’accords sempiternellement  » judicieux  » et  » pertinents « , voire  » très habiles  » et bien sûr  » stratégiques « .

Perspectives florissantes

Mais si les ouvriers américains des usines Boeing, si les employés français de Labinal n’ont objectivement aucune raison de se réjouir de l’éclosion de Matis Aerospace, l’arrivée de cette nouvelle activité est, en revanche, une formidable opportunité pour l’économie chérifienne. Une implantation de 12.000 mètres carrés va être édifiée d’ici à l’été 2002. 450 salariés seront ensuite recrutés pour construire les éléments de câblage nécessaires aux transmissions électriques à l’intérieur des appareils (jusqu’à 275 km de câbles dans un gros porteur 747 !). Quant aux perspectives d’avenir de la nouvelle filiale, elles sont florissantes, à l’image d’un transport aérien civil qui n’en finit pas de croître depuis une décennie.

Au fait, pourquoi le Maroc ? En plus des atouts propres du pays, notamment en ce qui concerne la disponibilité d’une main-d’oeuvre qualifiée à des prix moins élevés qu’en Occident, Boeing a pu se souvenir de la fidélité sans faille de son partenariat transatlantique avec RAM. Le premier jet acquis par la compagnie nationale, en 1970, était un Boeing 727-200 et depuis, RAM a construit entièrement sa flotte avec les produits du géant américain. C’est ainsi que les premiers exemplaires vendus à l’exportation du 737 Next Generation, produit vedette de la gamme depuis 1994, ont porté les couleurs du royaume. Au cours des trois dernières années, deux commandes portant chacune sur plus d’un milliard de dollars ont encore enraciné le partenariat entre les deux entreprises.

La dernière, en novembre 2000, a été acquise après une longue hésitation de RAM, qui avait étudié de très près pendant six mois les qualités de l’Airbus A321, le concurrent immédiat du 737. De là à imaginer que la naissance de Matis Aerospace ait un rapport avec ces dernières négociations…

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