La récente condamnation de la célèbre influenceuse nigériane Bobrisky à six mois de prison pour avoir jeté de l’argent lors d’une fête continue de susciter des réactions et des débats. Si certains saluent cette décision comme un message fort contre l’abus de la monnaie nationale et le comportement ostentatoire, d’autres craignent qu’elle ne vise à museler les voix dissidentes, à condamner les personnes LGBT et à restreindre la liberté d’expression.
De nombreux influenceurs nigérians ont exprimé leur soutien à Bobrisky, la qualifiant de victime d’une injustice. D’autres, en revanche, ont applaudi la décision du tribunal, la considérant comme un rappel nécessaire à l’ordre pour les influenceurs qui se livrent à des comportements irresponsables. En l’occurrence, pourtant, le fait de jeter de l’argent lors d’une fête est un prétexte fallacieux, et chacun le sait.
Mesures prises par les plateformes de réseaux sociaux
Suite à la condamnation de Bobrisky, les plateformes de réseaux sociaux comme Instagram et TikTok ont annoncé qu’elles allaient renforcer leurs politiques de modération des contenus afin de lutter contre les comportements abusifs et illégaux. Ces mesures comprennent notamment l’interdiction de la publication de contenus faisant la promotion de la violence, de la haine et de la discrimination, ainsi que l’obligation pour les influenceurs de divulguer clairement les partenariats publicitaires. Mais il y a aussi la lutte contre ce que représente Bobrisky, icône de la liberté sexuelle et du mouvement LGBT du Nigeria.
La condamnation de Bobrisky a relancé le débat sur la liberté d’expression et la responsabilité des influenceurs sur les réseaux sociaux. Les partisans de la liberté d’expression affirment que les influenceurs doivent être libres de s’exprimer comme ils le souhaitent, sans ingérence des gouvernements ou des plateformes de réseaux sociaux. De l’autre côté, ceux qui prônent une plus grande responsabilité des influenceurs soulignent le pouvoir considérable qu’ils ont sur leur public, en particulier les jeunes. D’où pour eux la nécessité de les inciter à promouvoir des valeurs positives et responsables, en lien avec les valeurs traditionnelles africaines.
Un équilibre à trouver
Les plateformes de réseaux sociaux, les gouvernements et les influenceurs eux-mêmes ont tous un rôle à jouer pour trouver des solutions adéquates à ces défis. La condamnation de Bobrisky est un événement important qui met en lumière les défis croissants liés à la régulation des contenus sur les réseaux sociaux. Cette affaire devrait servir de catalyseur pour des discussions constructives sur la responsabilité des influenceurs, la liberté d’expression et l’avenir des réseaux sociaux en Afrique.