Le Parlement ghanéen a suspendu ses activités pour une durée indéterminée après l’absence des députés du New Patriotic Party (NPP) au pouvoir lors d’une session extraordinaire, jeudi. Cette situation prolonge l’arrêt des travaux législatifs et pourrait retarder l’adoption de projets de loi essentiels, à quelques semaines seulement des élections générales prévues pour le 7 décembre.
L’absence des députés du NPP a provoqué la surprise au sein de l’Assemblée nationale, alors que plusieurs sujets capitaux attendaient d’être débattus, notamment le projet de budget pour l’année 2025. Ce budget inclut des réformes économiques importantes, jugées nécessaires pour stabiliser la situation économique du Ghana. Cependant, sans l’adoption formelle de ces mesures, le gouvernement pourrait se trouver en difficulté pour mettre en place des solutions concrètes face aux défis budgétaires imminents.
Les députés de l’opposition, principalement du National Democratic Congress (NDC), ont exprimé leur frustration face à la situation. Ils accusent leurs collègues du NPP d’entraver le processus démocratique et estiment que cette absence délibérée vise à retarder l’adoption de projets de loi pour des raisons politiques, à l’approche des élections. Pour les membres de l’opposition, cette manœuvre met en péril l’intérêt national et crée un précédent dangereux pour le Parlement.
Découragement des investissements dans les secteurs clés
La crise parlementaire intervient à un moment où le Ghana traverse des turbulences économiques, marquées par une inflation élevée, une dévaluation monétaire et une dette publique croissante. Le gouvernement avait prévu plusieurs mesures dans le budget 2025 pour répondre à ces défis, y compris des initiatives pour soutenir l’emploi, améliorer les infrastructures et stabiliser le secteur financier. Cependant, ces initiatives pourraient être compromises par l’inaction prolongée du Parlement.
Le blocage législatif pourrait également affecter la confiance des investisseurs étrangers, qui suivent de près la situation au Ghana. La suspension des activités parlementaires compromet la capacité du gouvernement à faire avancer les réformes économiques nécessaires, ce qui pourrait décourager les investissements dans les secteurs clés du pays. Les observateurs économiques estiment que cette situation accroît les incertitudes, à un moment où le Ghana a besoin de toutes ses ressources pour relancer son économie.
La capacité des députés à agir dans l’intérêt général
Face à cette impasse, des voix s’élèvent au sein de la société civile pour appeler à la reprise immédiate des travaux parlementaires. Plusieurs organisations non gouvernementales et associations citoyennes ont dénoncé cette suspension indéfinie, craignant que des questions d’intérêt public soient négligées. Elles appellent les deux partis à surmonter leurs différends et à faire preuve de responsabilité pour le bien commun.
La question de la légitimité des élus est également soulevée, certains estimant que le blocage du Parlement porte atteinte à la représentativité de l’institution. Si les députés ne parviennent pas à s’entendre pour reprendre les travaux, il se pourrait que la population perde confiance en la capacité de ses représentants à agir dans l’intérêt général.