Blanchiment d’argent propre à Abidjan


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Drapeau de la Côte d'Ivoire
Drapeau de la Côte d'Ivoire

Echanger des petites coupures flambant neuves contre des billets de banque usagés moyennant une commission de 10%, le parvis de la BCEAO en Côte d’Ivoire est depuis longtemps le théâtre d’un business lucratif que la police n’entend plus tolérer. Elle a procédé aux premières arrestations pour démanteler les différents réseaux.

Ils sont là chaque jour, sur le parvis de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Abidjan, à échanger publiquement des billets de banque neufs contre des billets sales et usagés, moyennant une commission de 10%. Un marché noir, jusqu’ici toléré, auquel la police ivoirienne a décidé, aujourd’hui, de mettre fin. En attendant de remonter les filières, les premiers revendeurs sont déjà sous les verrous.

Pourquoi échanger 5 000 FCFA en vieilles coupures contre la même somme en billets neufs en consentant à payer une commission de 10% sur la transaction ? Les raisons sont en grande partie purement psychologiques.  » Cela m’est arrivé une fois, j’avais un vieux billet de 10 000 FCFA dans ma poche. Quand j’ai vu ces billets tout neufs, tout craquants, j’ai échangé le mien et j’ai payé les 1 000 FCFA de commission « , témoigne Henri, habitant du Plateau.

Changer les billets interdits de circulation

Dans ce qui pourrait apparaître comme un marché de dupes, il existe toutefois quelques raisons objectives à ce genre de transaction. Les anciennes coupures de 5 000, 1 000 et 500 FCFA n’ont depuis peu plus cours dans le pays. Le délai accordé pour en faire l’échange auprès des banques est aujourd’hui écoulé et beaucoup se sont fait surprendre.

Cette économie parallèle, organisée jusque-là en toute impunité, à Abidjan, permettait également de faire de la monnaie sans avoir à faire la queue aux guichets.  » Un système plus rapide « , commente simplement Henri.

Complicités à l’intérieur de la BCEAO

D’où proviennent les petites coupures neuves avec lesquelles jonglent ces courtiers de rues ? Selon le quotidien  » Notre Voie « , les premières personnes interpellées auraient dénoncé leurs complices : des caissiers de la BCEAO. Les investigations suivent leur cours mais il semble évident que les revendeurs bénéficient d’appuis au sein de l’institution financière.

Le directeur de la BCEAO en Côte d’Ivoire, M Lanciné Bakary, a d’ailleurs demandé au ministre de l’Economie et des Finances de mettre un terme à ces pratiques illégales, rapporte  » Notre Voie « . D’où sans doute les premières vagues d’arrestations.

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