Le royaume du Maroc compte réglementer l’usage des cryptomonnaies à l’image du Bitcoin dont l’usage connaît une croissance dans le pays, malgré son interdiction. Pour lutter contre le blanchiment d’argent et les activités illicites comme le financement du terrorisme, un projet de loi est prévu à cet effet.
Au Maroc, un comité a été mis en place pour définir un cadre réglementaire adéquat permettant d’allier innovation, technologie et protection du consommateur, selon une annonce faite par le gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri. Il a précisé qu’un benchmarking était en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale pour procéder aux consultations nécessaires dans ce sens.
Il s’agit à priori pour les autorités marocaines de mettre à jour la législation relative à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Les réflexions devront porter sur l’élaboration d’un projet de loi, en se basant notamment sur les expériences mondiales en la matière. Après avoir longtemps interdit l’usage de cryptomonnaies dans le pays, les autorités marocaines comptent prendre les devants pour tenter de protéger les consommateurs.
Ruée des Marocains continuent vers les cryptomonnaies
L’Autorité marocaine du Marché des Capitaux et Bank Al Maghrib n’avaient pourtant pas caché leur préoccupation face à la ruée des Marocains vers les cryptomonnaies, malgré les nombreuses mises en garde. Ces institutions avaient dénoncé une «activité non régulée et caractérisée par une grande volatilité qui occasionne une absence de toute protection pour le consommateur, d’autant plus que ce système paraît attractif et facile d’usage».
La crainte des autorités financières du Maroc porte plus sur les risques d’usage de ce procédé à des fins illicites, en particulier pour le blanchiment de capitaux ou le financement du terrorisme. Les multiples appels lancés aux personnes physiques et morales actives dans le secteur à se conformer strictement à la réglementation en vigueur, n’ont visiblement eu aucun effet. Au contraire, les Marocains continuent de se ruer vers les cryptomonnaies.
Jukka Blomberg, directeur du marketing de LocalBitcoins, avait par exemple annoncé qu’en termes de volumes de négociation, février 2021 avait été le «meilleur mois de l’histoire» de la plateforme au Maroc. Environ 900 000 dollars de bitcoin avaient été échangés sur la plateforme au cours de ce seul mois, a-t-il fait savoir, avec près d’un millier de comptes nouvellement créés. Dans un pays où l’utilisation des cryptomonnaies est pourtant interdite. De quoi procéder à une réglementation.
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