Africa World Documentary Festival a permis aux amoureux du cinéma de découvrir le documentaire de 85 minutes tourné sur les mauvaises conditions de travail des employés des plantations de banane de la PHP, de Njombé-Npenja. Un film interdit de diffusion à Yaoundé lors de sa sortie en avril 2011.
C’est à la faculté des arts et lettres de l’université de Yaoundé I que les promoteurs d’Africa World Documentary Festival ont choisit de s’installer pour la réalisation de ce festival mondial. Un choix qui s’explique par sa neutralité « Notre objectif est de pouvoir trouver un milieu qui soit indépendant, où nous pouvons projeter des films tournés par les africains du monde quel qu’en soit le domaine dans lequel le film est tourné. » affirme Niyi Coker, professeur à l’université du Missouri aux États-Unis et directeur du festival. Au cours de cette cinquième édition qui se tient au Cameroun, l’organisation du festival a décidé de projeter le documentaire « Big Banana « de Franck Hameni Bieuleu, une production dont la diffusion avaient été interdite au Cameroun en avril 2011 .
Big Banana : un documentaire qui décrie le mauvais traitement des travailleurs de la PHP
Le documentaire de 85 minutes réalisé par Franck Bieuleu porte sur les conditions de travail dans les plantations de Penja. Il décrie ainsi la « maltraitance » des travailleurs sous-payés dans les plantations de la PHP, mais aussi la subordination des autorités politiques et administrative à cette entreprise. Le documentaire dénonce aussi des conditions de travail exécrables. « La moyenne salariale chez les ouvriers est de 23.000 Fcfa (35 euros) » par mois, en dessous du salaire minimum fixé à environ 43 euros, soutient-il dans le documentaire. Certains employés cumulent jusqu’à « 14 heures » de travail par jour. « Des personnes qui ont refusé de céder leurs terres ont été emprisonnées », affirme les producteurs du documentaire.
En avril 2011, la projection de ce documentaire organisée à la fondation Muna avait été interdite par une cohorte de policiers qui estimaient qu’aucune autorisation de manifestation n’avait été obtenue de l’autorité administrative. Après sa projection en septembre dernier au parlement européen, sa première projection publique au Cameroun est rendue possible par le biais de l’Africa World Documentary Festival. Pour le directeur de ce festival Niyi Coker « l’Université est un laboratoire ou aucune influence politique ne doit être menée. Une commission basée aux États-Unis est chargée de recevoir les films, les visionner puis sélectionner ceux qui seront diffusés au cours du festival » rassure t-il. Actuellement au Cameroun pour le lancement de la cinquième édition mondiale, Africa World Documentary Festival 2012, s’installera du 16 au 18 février en Albama aux États-Unis,puis le Missouri, une semaine plus tard, avant de partir pour l’Asie ou il dévoilera ses nominés à l’université de West India du 26 au 30 mars. La Cérémonie de remise de prix aux meilleurs productions se déroulera à Londres,du 30 au 9 septembre 2012.