La Bibliothèque numérique mondiale sera totalement opérationnelle fin 2008. En attendant, l’Organisation des Nations unies pour la science, l’éducation et la culture a présenté, le mercredi 17 octobre, à Paris, le prototype de ce bijou culturel. Un concentré de technologies dévoloppé par la Bibliothèque du Congrès, aux Etats-Unis, et ses partenaires, notamment égyptiens.
L’Organisation des Nations unies pour la science, l’éducation et la culture (Unesco) a présenté ce mois-ci, à son siège parisien, le prototype de la Bibliothèque numérique mondiale. Plus de 200 objets numérisés, déchiffrables sous tous les angles et qui ne sont qu’un microscopique aperçu de la grande richesse culturelle de la planète, sont disponibles sur le site prototype présenté le 17 octobre. Ce projet soutenu par l’Unesco et initié par la Bibliothèque du Congrès américain, la plus importante bibliothèque du monde, est conduit en partenariat avec la Bibliothèque d’Alexandrie (Egypte), la Bibliothèque des archives nationales d’Egypte, la Bibliothèque nationale du Brésil, la Bibliothèque nationale de Russie et la Bibliothèque d’Etat de Russie. « Les documents imprimés, les graphiques, les cartes, les photos, les films… tout ce matériel digitalisé constitue une ressource très riche dédiée à l’éducation », a affirmé mercredi Abdul Waheed Khan, directeur adjoint de l’Unesco pour la communication et l’information.
Une importante contribution africaine
Expression de la diversité culturelle, l’organisation internationale souhaite rendre la Bibliothèque numérique accessible au plus grand nombre notamment dans les pays en voie de développement. Disponible en sept langues – arabe, chinois, anglais, français, russe, espagnol et portugais -, « le site a été construit de manière à fournir des informations précises sur chaque item disponible », précise Laura Campbell, responsable de la communication de la Bibliothèque du Congrès. « Contrairement aux autres sites de ce genre, il est possible de faire une recherche intelligente et précise à partir de plusieurs critères – époque, lieu, type de document, institution partenaire et thème – et dans sept langues différentes ».
Ce prototype, le continent africain à travers l’Egypte a activement participé à sa conception et à l’enrichissement de son contenu. « Nous avons un réel partenariat technologique avec la Bibliothèque du Congrès. Alexandrie, qui abrite déjà la seule copie de l’archive Internet – l’original se trouve en Californie -, accueille également la copie de la Bibliothèque numérique mondiale dont l’autre se trouve à Washington, à la Bibliothèque du Congrès », souligne le Dr. Ismail Serageldin, directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie, qui ajoute qu’outre le montage du site miroir, « nous les avons aidés à répondre à de nombreux problèmes technologiques. Entre autres, la lecture de l’arabe qui se fait de gauche à droite ».
Un contenu transférable sur plusieurs supports
L’Egypte a ainsi participé à la conception de l’architecture numérique de la bibliothèque numérique. « Il fallait mettre en place une architecture suffisamment robuste pour permettre à chaque bibliothèque partenaire d’apporter son contenu », explique Noha Adly, directrice du département des technologies de l’information et de la communication de la bibliothèque d’Alexandrie qui a travaillé de concert avec son homologue américain.
Par ailleurs, poursuit le Dr. Ismail Serageldin, « la réflexion sur la disponibilité du contenu de la bibliothèque numérique sur d’autres supports a été pensée en amont avec nos partenaires. Dans les pays en voie de développement notamment, tout le monde n’a pas un ordinateur mais dispose, par exemple, d’un téléphone portable ». La multinationale Apple, déjà partenaire technologique de l’Unesco, a planché sur la question. I-Phone ou I-pod pourront ainsi servir à profiter de la bibliothèque numérique partout dans le monde. Tout comme les Classmate PC, développés par Intel, un autre géant de l’informatique, conçus pour les enfants et utilisables notamment à l’école.
Cependant, il faudra encore attendre quelques mois pour disposer de ce thésaurus universel à portée d’un clic ou d’une touche. Celui nécessaire pour que l’initiatitive soit rejointe par d’autres bibliothèques à travers le monde qui mettront leurs documents à la disposition de la bibliothèque numérique. Des documents déjà digitalisés ou appelés à l’être. La Bibliothèque du Congrès, qui coordonne le projet et s’attelle à collecter des fonds pour réaliser cette entreprise d’envergure, apportera « aide et formation » à ses partenaires, selon Laura Campbell. La Bibliothèque numérique mondiale ne devrait être accessible au grand public qu’à partir de la fin de l’année 2008.