Fondé en 2009 par Marie-Madeleine Mbourantsuo, le lycée privée international Berthe et Jean situé à Essasa, à 27 kilomètres de Libreville, délivre un enseignement de très haute qualité, conformément aux programmes du ministère de l’Education nationale dans le but de former la future élite gabonaise. Pour atteindre ses objectifs, l’établissement a mis en place des dispositifs particuliers, pour que ses élèves étudient dans les meilleures conditions possibles. Reportage dans une école qui se veut futuriste.
A Libreville,
A Essassa, l’établissement se trouve dans un environnement naturel. Un botaniste aura forcement de la matière dans ce cadre, où la promotrice de l’institution, engagée également dans le noble combat de la protection de la nature a fait aménager un zoo et une ferme piscicole. Le lycée est géré au quotidien par le proviseur Seloudre Philippe, un homme solide, qui, d’un pas vif, fait régulièrement la ronde de l’ensemble des bâtiments pour s’assurer que tout fonctionne bien au sein de l’établissement. « Je dois être débout dès 6 heures du matin », déclare-t-il.
Une ville dans la ville. Telle est en effet l’impression que donne le lycée privé Berthe et Jean, tant il est gigantesque. Pour aller d’un bâtiment à un autre, il faut en effet parcourir plusieurs kilomètres. Le personnel admet qu’il faut être endurant pour tenir la distance. Fondatrice du lycée en 2009, Marie-Madeleine Mbourantsuo, président de la Cour constitutionnelle et enseignant, est également à la tête du conseil de surveillance de l’établissement dont la création est la matérialisation de sa volonté d’apporter sa modeste contribution au
développement du système éducatif gabonais.
Au cœur de l’établissement se trouve la place du 15 décembre, où chaque lundi, les élèves se réunissent en compagnie du proviseur et du personnel pour la levée du drapeau national et chanter l’hymne gabonais. « Savoir être et savoir faire ». C’est la devise du lycée. Le but : former la future élite gabonaise appelée à mettre ses compétences au service du pays, mais aussi du continent africain. Pour la fondatrice de l’établissement, l’éducation ne consiste pas tout simplement à remplir la tête des apprenants. L’essentiel réside dans la transmission des valeurs sur lesquelles reposent la socialisation des individus et l’épanouissement personnel et
collectif. Cette vision de l’éducation est parfaitement partagée par l’ancien Président malien Cheikh Modibo Diarra, qui est également parrain du lycée.
Des gros moyens déployés
Pour réaliser ses ambitions, l’établissement a déployé de gros moyens et mis en place des équipements pédagogiques adéquats, afin que les apprenants ne manquent de rien. On y trouve entre autres, deux laboratoires scientifiques, où les élèves réalisent des expériences
microbiologiques et chimiques, un laboratoire de langues, un centre de documentation et d’information, une salle d’informatique équipée d’une vingtaine d’ordinateurs, une bibliothèque, des infrastructures sportives, une infirmerie, un réfectoire, une salle de permanence et deux bâtiments R+3 pour loger les élèves, puisque l’établissement
dispose d’un internat de 448 places. Les apprenants ont le droit de visiter leurs parents tous les 15 jours. Sur place, ils consacrent leurs temps libre aux activités socio-culturelles, éducatives et sportives.
« Toutes les conditions sont réunies pour permettre à nos élèves d’étudier dans de bonnes conditions », selon le proviseur. Dans les salles de classes visitées par notre équipe de reporters, les effectifs ne dépassent pas 25 élèves. Ce qui permet un suivi personnalisé, insiste le chef d’établissement. Le lycée international compte cette année plus de 500 apprenants, pour 47 enseignants. Le taux de réussite dans les années antérieures aux examens officiels, notamment le BAC et le BEPC, se situe autour de 80%. Des réformes y sont en cours, en vue du basculement au système d’enseignement français.
De 60 élèves en 2009 à 563 en 2014
Pour accompagner au mieux les élèves à la réussite, la fondatrice de l’établissement à misé sur les hommes d’expériences. A l’instar du proviseur, chef d’établissement aguerri, qui a occupé les mêmes fonctions au Liberia, au Liban, en Afghanistan, avant de rejoindre le lycée Berthe et Jean. Tout comme Fedelia Adjetey, gestionnaire du lycée, qui a abandonné ses fonctions en France pour apporter son savoir-faire à l’initiative de Marie Madeleine Mbourantsuo. Pas étonnant donc que chaque année le nombre d’élèves inscrits augmente. Alors qu’il était à 60 en 2009 à l’ouverture du lycée, il est passé à 563 en 2014. 87% des élèves de l’établissement sont des boursiers de l’Etat, qui prend en charge leurs frais de scolarité. Donc seuls 13% des élèves y sont inscrits par leurs parents. Les autorités prêtent aussi main forte à l’établissement en rémunérant 50% des enseignants.
Discipline et rigueur
L’excellence n’est pas le seul mot d’ordre du lycée. La rigueur est aussi de mise. Les élèves sont tenus à une discipline intransigeante. Pas moins de 11 surveillants sont postés sur chaque bâtiment pour veiller au respect des règles de l’établissement. Sur les murs de
l’internat des filles, où chaque chambre est lotie de deux lits superposés avec un wc et une douche, ont peut lire : « Ne pas manger dans le couloir », ou encore « Silence ici ». « La discipline est la devise ici », affirme la responsable Yolene Nzoah Obiang. Tous les élèves doivent être débout à 6 heures du matin. A 22h30 les lumières doivent être éteintes et tout le monde au lit.
Le personnel d’encadrement espère faire de cet établissement un modèle d’excellence pour le pays et pourquoi pas pour la sous-région. L’ouverture d’un cycle primaire et d’une université est programmée au cours des prochaines années, afin de transformer le lycée Jean et Berthe en un véritable complexe scolaire.