La lutte sénégalaise s’invite le 8 juin à Bercy. Pour la première fois, un combat opposant des lutteurs, Baboye et Bombardier, deux grands noms de ce sport roi au pays de la Téranga, sera organisé dans cet immense espace de la capitale française. A l’initiative de ce projet, le promoteur Amadou Badiane.
Ce sont les amateurs de lutte sénégalaise en France qui vont être heureux ! Un combat du sport-roi au pays de la Téranga se tiendra le 8 juin à Bercy. Il opposera Baboye à Bombardier, deux grands noms de la lutte, qui se sont déjà affrontés. L’évènement est une première, puisque jamais un combat de lutte n’avait été organisé en dehors du sol sénégalais. En l’espace de quelques heures, Bercy sera donc transformée en arène de lutte traditionnelle sénégalaise pour la première fois de son histoire.
Le choix de cet immense espace de la capitale parisienne n’est pas anodin, selon Amadou Badiane, à l’initiative du projet. « Bercy est connu de tous les Sénégalais à cause des concerts que le roi du Mbalax, Youssou Ndour, y organise régulièrement », explique le promoteur qui a pour but de donner le maximum de visibilité à cet évènement. L’objectif est avant tout « de promouvoir la culture sénégalaise à travers la lutte ». Un sport adulé par les Sénégalais mais qui intéresse aussi à l’international », selon lui. Il espère ainsi recueillir le maximum de nouveaux amateurs de lutte dans le monde.
Qui ne connait pas la lutte sénégalaise ?
« Qui ne connait pas la lutte sénégalaise ? Elle a fait le tour du monde. J’ai même rencontré des Japonais qui s’y intéressent », d’après l’ambassadeur du Sénégal, Paul Badji, qui a souligné le poids de ce sport ancestral dans son pays, lors du lancement de l’évènement, le 17 mai dernier, à l’ambassade du Sénégal, à Paris. « La lutte est la vitrine de la culture sénégalaise donc il est important de la faire connaître au monde entier », selon le responsable.
C’est précisément ce que compte faire Amadou Badiane, qui a l’ambition d’organiser l’évènement dans d’autres pays du monde, notamment africains. « En Afrique, il y a beaucoup de passionnés de lutte sénégalaise. A Abidjan, Ouagadougou, Kinshasa, Douala, les gens regardent souvent sur leurs écrans de télévision des combats organisés à Dakar », argue-t-il. « Le catch américain est populaire sur toute la planète, nous voulons aussi qu’il en soit de même pour la lutte ».
A combien le cachet ?
La lutte sénégalaise n’est pas seulement un divertissement pour des millions de personnes. C’est aussi une industrie où l’argent a une place prépondérante. Les combats de lutte coûtent en effet cher. Au Sénégal, les lutteurs peuvent amasser plus de 100 millions de Fcfa (152.000 euros) lors d’un seul face-à-face. Qu’en sera-t-il pour Baboye et Bombardier ? Pas de réponse comme on pouvait s’en douter. Motus et bouche cousue. Le promoteur préfère garder le secret sur le montant des cachets versés à chaque lutteur.
Et son pronostic entre ces deux poids lourds de la lutte sénégalaise ? Là aussi Amadou Badiane refuse de se prononcer. « Ils sont tous les deux de grands champions. Ce sont des amis. Donc que le meilleur gagne ! », lance-t-il en souriant.