Une femme de 39 ans d’origine sénégalaise répond de l’homicide prémédité de sa fille Adélaïde, 15 mois, commis le 19 novembre 2013 à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais).
L’affaire avait fait le tour du monde. Une fillette de quinze mois avait été retrouvée noyée après avoir été déposée par sa mère sur la grève. La Sénégalaise Fabienne Kabou, qui fait face au juge à compter de ce lundi 20 juin 2016, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Cette femme de 39 ans répond de l’homicide prémédité de sa fille Adélaïde, commis le 19 novembre 2013 à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais). L’accusée, en effet, est une femme dotée d’un quotient intellectuel nettement supérieur à la moyenne (135). Elevée à Dakar dans un milieu très favorisé, fille d’un traducteur de l’ONU et d’une femme salariée par une grande maison d’édition, excellente élève, l’accusée a abandonné des études d’architecture au profit d’un cursus universitaire de philosophie : elle avait commencé une thèse sur Wittgenstein. Depuis 2001, elle vivait avec Michel Lafon, un ancien cadre supérieur de trente ans son aîné, qui avait volontairement quitté le monde des affaires pour se consacrer à la sculpture dans son atelier et domicile de Saint-Mandé (Val-de-Marne).
Fabienne Kabou avait accouché seule d’Ada, qu’elle choyait particulièrement. Son compagnon, qui savait qu’il allait devenir père bien que l’enfant ne fût pas désiré, semble s’être très peu préoccupé de la mère et de l’enfant, tant avant la naissance qu’après. Quand Fabienne Kabou lui avait annoncé qu’elle partait au Sénégal confier, pour quelques temps, le nourrisson à sa famille, il n’avait émis aucune objection, comme si le sujet ne le concernait que de fort loin. Au fond, l’enfant n’est jamais venu au Sénégal. Il avait été abandonné sur la plage glaciale de Berck, avant d’être emporté par les vagues.
Dans ce procès qui débute ce lundi 20 juin 2016, Michel Lafon s’est constitué partie civile, assisté par Me Christian Saint-Palais.