Benoît XVI appelle à la résistance en Afrique


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Dans son homélie lors de la messe d’ouverture du deuxième Synode africain dimanche au Vatican, le Pape Benoît XVI a condamné le matérialisme et l’absence de valeurs morales de l’Occident qui, selon lui, contaminent l’Afrique. Il a également dénoncé l’exploitation inégalitaire des ressources du continent.

« Le colonialisme qui est révolu sur le plan politique, n’a jamais vraiment pris fin », a déclaré dimanche le Pape Benoît XVI. Des mots lourds de sens qui traduisent un point de vue partagé par les deux cents évêques africains participant au deuxième Synode africain. Son thème :  » L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix » .

L’exploitation « toxique » de l’Afrique par l’Occident

Benoît XVI s’est montré particulièrement virulent à l’égard des pays occidentaux. Il a en effet accusé le « monde occidental » d’exporter « ses déchets toxiques spirituels » vers les autres continents, notamment l’Afrique, qui représente 140millions de croyants, un « immense poumon spirituel » à préserver. Le pape a ainsi exhorté les pays africains à se prémunir du « matérialisme pratique nihiliste », cette « pathologie dangereuse » susceptible de détourner les fidèles africains du chemin de la foi.

Le temps d’une phrase, le chef de l’Eglise Catholique s’est également fait l’avocat des mouvements altermondialistes appelant à une plus grande répartition des richesses du continent. Il a ainsi rappelé que « les ressources dont est riche le continent sont malheureusement devenues, et continuent parfois de l’être, une source d’exploitation, de conflit et de corruption ». Il y a six mois, lors de son voyage en Angola et au Cameroun, Benoît XVI avait déjà dénoncé la corruption, la violation des droits de l’homme, mais aussi l’exploitation des richesses du continent par l’Occident. Les évêques africains ont apprécié la sortie musclée du pape. « Que les chrétiens d’Europe et d’Amérique prennent l’Afrique au sérieux et que l’Occident cesse d’exploiter notre continent sans vergogne », a ainsi plaidé Monseigneur Philip Naameh, archevêque de Tamale, au Ghana, interrogé par notre confrère de La Croix.

Pour une évangélisation plus soutenue du continent

Benoît XVI s’en est également pris aux « sectes » et aux groupes qui se répandent sur le continent africain, « au nom d’une logique opposée à la logique divine, en enseignant l’intolérance et la violence ». Il a également dénoncé les « pratiques occultes » auxquelles s’adonnent certains membres du clergé africain. De même, il a critiqué les pratiques clientélistes de certains prélats lors d’échéances électorales.

Pour conclure son homélie, le Pape est revenu sur l’importance de l’action d’évangélisation et de promotion humaine de l’Eglise, prévoyant que le deuxième Synode africain sera un moment propice pour « repenser l’activité pastorale et renouveler l’élan d’évangélisation ».

À ce jour, l’Afrique représente derrière l’Océanie le continent où le nombre de catholiques progresse le plus vite, passant de 12% en 1978 à 17% en 2006. Ce qui fait du continent une région d’autant plus importante pour le Vatican que le nombre de catholiques pratiquants ne cesse de diminuer dans les pays occidentaux.

Organisé jusqu’au 25 octobre prochain, le deuxième synode africain, voulu et programmé par le défunt pape Jean-Paul II en mars 2005, devrait permettre de connaître les solutions proposées aux maux de l’Afrique par l’Eglise catholique.

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