
Le groupe djihadiste JNIM, affilié à Al-Qaïda, a revendiqué des attaques meurtrières contre deux bases militaires au nord du Bénin, près des frontières avec le Burkina Faso et le Niger. L’assaut, ayant fait au moins 70 morts, illustre l’extension du terrorisme vers les pays côtiers. Des incidents similaires ont touché récemment le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Togo, suscitant des appels à une réponse régionale coordonnée.
Le Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM), un groupe djihadiste lié à Al-Qaïda, a revendiqué les récentes attaques coordonnées menées contre deux bases militaires situées au nord du Bénin, près des frontières avec le Burkina Faso et le Niger. Ces assauts, survenus la semaine dernière, ont coûté la vie à au moins 70 soldats béninois, marquant l’une des attaques les plus meurtrières sur le sol béninois depuis l’extension des violences jihadistes vers le golfe de Guinée.
Des équipements militaires saisis
Dans un communiqué diffusé ce week-end via ses canaux de propagande, le JNIM a détaillé son action, précisant avoir mené ces attaques simultanément jeudi dernier. Les cibles : deux positions militaires dans la zone frontalière, une région de plus en plus instable en raison de l’influence croissante des groupes terroristes transfrontaliers opérant depuis le Sahel.
Pour appuyer sa revendication, le groupe a diffusé plusieurs images montrant des équipements capturés lors de l’attaque. Parmi ces armements figurent des mitrailleuses lourdes américaines M2HB, des mortiers chinois de type PP87, des drones tactiques, des lance-roquettes et plus de 300 chargeurs de munitions. Ces prises d’armes illustrent non seulement la violence de l’assaut, mais aussi la stratégie du groupe visant à renforcer ses capacités en s’attaquant directement aux forces armées nationales.
Attaque meurtrière dans le nord du Bénin
Malgré l’absence d’un communiqué officiel de la part de l’état-major béninois, des sources sécuritaires locales ont confirmé la lourde perte humaine subie par l’armée. Elles ont également précisé que des renforts ont été immédiatement envoyés dans la zone concernée afin de reprendre le contrôle des postes attaqués et éviter toute nouvelle incursion.
Le JNIM, très actif au Mali, au Burkina Faso et au Niger, a récemment intensifié ses opérations dans les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest. Ce n’est pas la première fois que le Bénin est ciblé par une attaque terroriste. En janvier 2024, une autre attaque meurtrière dans le nord du pays avait déjà fait au moins 28 morts parmi les soldats béninois. Ces assauts répétés témoignent d’un élargissement inquiétant du théâtre d’opérations djihadistes au-delà du Sahel, vers des pays qui étaient jusqu’alors considérés comme relativement épargnés.
Une menace persistante aux portes du Bénin
La situation du Bénin s’inscrit dans une tendance régionale alarmante, avec des attaques similaires survenues récemment dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Au Niger, des groupes armés affiliés au JNIM ou à l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) continuent de cibler régulièrement les forces de défense, notamment dans les zones frontalières de Tillabéri et Tahoua. Plusieurs embuscades et raids ont fait des dizaines de morts au sein des forces armées nigériennes ces derniers mois.
Au Burkina Faso, devenu un des épicentres de la violence djihadiste en Afrique, les forces de sécurité font face à des attaques presque quotidiennes. En mars 2024, une base militaire à Djibo a été totalement encerclée pendant plusieurs jours, entraînant des pertes humaines importantes malgré l’envoi de renforts aériens. Les assaillants, bien équipés, ont réussi à saboter les lignes de communication et les approvisionnements.
Appel à une réponse régionale coordonnée
Le Togo et la Côte d’Ivoire ont également été visés par des incursions plus sporadiques mais symboliquement fortes, destinées à tester la résilience et la capacité de réponse de ces pays du littoral. Face à cette expansion de la menace djihadiste, les analystes en sécurité appellent à une réponse régionale forte et concertée.
L’instabilité persistante au Sahel, accentuée par les récents coups d’État militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger, a affaibli la coopération sécuritaire régionale et laissé un vide dont les groupes armés profitent pour s’étendre. Le Bénin, qui renforce depuis 2022 sa présence militaire dans le nord du pays avec l’aide de partenaires comme la France et l’Union européenne, se retrouve désormais en première ligne d’un conflit régional qui s’intensifie.