Bénin : une nouvelle fois, Patrice Talon insiste sur son départ en 2026


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Patrice Talon, Président du Bénin
Le Président du Bénin, Patrice Talon

Ceux qui continuent d’avoir des appréhensions et des doutes quant à la position du Président Patrice Talon par rapport à 2026 au Bénin peuvent aller se reposer à présent. À l’occasion d’une séance de travail qu’il a tenue, ce lundi, à la Présidence avec les députés de l’opposition, le chef de l’État béninois est, une fois de plus, revenu sur la question du troisième mandat.

Depuis quelques jours, la question du troisième mandat agite le paysage politique national dans le sillage d’une probable nouvelle révision de la Constitution. Ce lundi, à l’occasion d’une séance de travail qu’il a organisée avec les députés du parti Les Démocrates – seul parti d’opposition représenté au Parlement – à la Présidence, Patrice Talon a, une fois encore, réaffirmé sa volonté de respecter la limite du nombre de mandats prévue par la Loi fondamentale. Il est donc clair pour les Béninois que leur Président n’en a pas l’intention et ne fera pas un troisième mandat à la tête du pays.

Révision consensuelle du Code électoral sous Patrice Talon

La séance de travail avec les députés a été initiée par le chef de l’État lui-même. Elle a concerné tous les députés élus au Parlement. Patrice Talon a reçu séparément les députés de l’Union progressiste Le Renouveau (UP-R), ceux des Démocrates, et enfin les élus du deuxième grand bloc de la mouvance, le Bloc républicain (BR). Au menu de la discussion avec les parlementaires, la révision du Code électoral. En effet, le 4 janvier 2024, la Cour constitutionnelle, à la suite d’un recours introduit par un citoyen, a rendu une décision ordonnant une modification de l’actuel Code électoral qui, en l’état, comporte des incohérences.

Pour le Président Patrice Talon, cette modification du code électoral doit se faire de façon consensuelle entre la mouvance et l’opposition au Parlement. Une démarche qui tranche avec celle de 2019 où ce Code électoral a été voté exclusivement par les députés de la mouvance présidentielle seuls présents à l’Assemblée nationale, à la huitième législature.

La Cour Sossa casse la décision de la Cour Djogbénou

Voté au petit matin du 13 novembre 2019, le Code électoral aujourd’hui décrié par la Cour constitutionnelle avait été validé dans la même journée par la même Cour constitutionnelle, à l’époque dirigée par Joseph Djogbénou. Les alertes données par l’opposition en ce temps-là n’avaient été prises en compte ni par le pouvoir ni par le juge constitutionnel, convaincus que le code voté était parfait. Jusqu’à ce que la nouvelle mandature de la Cour constitutionnelle, cette fois-ci présidée par Dorothée Sossa, en examinant le recours d’un citoyen, ne donne raison au requérant et n’ordonne la modification du Code électoral.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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