Bénin, Tuerie à Kaobagou : silence pesant du gouvernement


Lecture 3 min.
Patrice Talon, Président du Bénin
Le Président du Bénin, Patrice Talon

Nouveau drame au Nord-Ouest du Bénin. Des hommes armés non identifiés ont exécuté une douzaine de personnes, dans la commune de Kérou. La réaction officielle du gouvernement est attendue.

Plusieurs médias béninois ont rapporté un massacre perpétré, dans la nuit du lundi 1er au mardi 2 mai, par des individus armés non identifiés, à Kaobagou, un des arrondissements de la commune de Kérou, dans le département de l’Atacora, au Nord-Ouest du Bénin. L’Atacora est l’un des départements du Nord-Bénin menacés depuis que l’hydre du djihadisme a commencé par s’exporter des pays sahéliens vers les États côtiers de l’Afrique de l’Ouest. Les événements intervenus dans la nuit du 1er au 2 mai auraient coûté la vie à une douzaine de personnes, attaquées chez elles, en pleine nuit, à en croire les médias locaux. On parle également de personnes portées disparues et de bétail emporté.

L’armée déployée, mais pas de communiqué officiel

Sur place, l’armée a été déployée pour procéder à un ratissage en vue de débusquer les auteurs du massacre et tenter de retrouver les disparus. Mais, le gouvernement ne s’est pas officiellement prononcé sur cet énième drame qui vient endeuiller les populations de cette région du Bénin et perturber leur quiétude. En de pareilles circonstances, au-delà des actions menées directement sur le terrain, un communiqué officiel est toujours de nature à apaiser tant soit peu les victimes et les habitants de la zone sinistrée qui sont ainsi davantage conscients de ce que leur situation préoccupe les autorités étatiques au plus haut point. Jusqu’à la mise sous presse de ce papier, la seule réaction officielle est celle du député de l’opposition (Les Démocrates), Kamel Ouassagari, originaire de Kérou, la commune endeuillée.

« Pourquoi ? », a commencé par s’interroger l’élu de la 4e circonscription électorale. Avant de poursuivre : « Il n’existe pas de mots capables de soulager une telle douleur. Toutes mes pensées vont vers les victimes et leurs familles, de cette tragédie, que dis-je, de cette atrocité ».

« Je suis de tout cœur avec les familles et la population, vous qui êtes mes parents. Populations de Kaobagou, je partage votre souffrance et toutes mes pensées vous accompagnent pour vous aider à trouver, au fond de vous, la force de surmonter ce moment douloureux », a ajouté le natif de Kaobagou.

Ce jour étant mercredi, le jour du conseil des ministres, il est toujours possible d’avoir une communication du gouvernement sur le drame. Tout au moins lors de la séance de compte-rendu du conseil présenté par le porte-parole du gouvernement face à la presse.

La commune de Kérou est dans la zone rouge

Pour rappel, la commune de Kérou fait partie des sept communes du Nord du Bénin où le ministre de la Décentralisation et de la Gouvernance locale a instauré un couvre-feu depuis le 10 mars 2023. En effet, pour des raisons d’ordre sécuritaire, le ministre a interdit toute circulation de motos ou de piétons dans lesdites communes, entre 19 heures et 6 heures du matin. En dehors de Kérou, il y a les communes de Banikoara, Karimama, Sègbana, Matéri, Cobly et Tanguiéta. Ces communes sont fortement exposées à la menace djihadiste.

Avatar photo
Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
Facebook Linkedin
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News