Thomas Boni Yayi, le chef de l’Etat béninois, aurait échappé à une tentative d’assassinat. Celle-ci aurait été commanditée, selon les autorités policières et judiciaires, par un homme d’affaires en froid avec le président, et aurait été mûrie à Bruxelles, en Belgique. Un ministre, un médecin et une nièce du président sont mis en cause.
(De notre correspondant)
Tout commence la semaine dernière. Boni Yayi, le président en exercice de l’Union africaine (UA), et président béninois, est l’invité de marque de l’Union européenne à Bruxelles. Durant son séjour, Patrice Talon, un richissime homme d’affaires béninois, aujourd’hui en désaccord avec Boni Yayi, prend apparemment contact avec les hommes de mains du chef de l’Etat et promet au Dr. Ibrahim Cissé, le médecin personnel du président, et à l’une de ses nièces, Zoubérath Kora-Séké, un milliard de francs CFA, chacun, afin qu’ils remplacent les médicaments du président par du poison.
Le 19 octobre, les médicaments suspects sont envoyés par avion à Cotonou et récupérés par l’ancien ministre du Commerce de Yayi, aujourd’hui directeur général de la Société du développement du Coton (SODECO), Moudjaidou Soumanou.
Apeurée, la nièce de Boni Yayi parle
Une fois en possession des médicaments, Moudjaidou Soumanou veut vraisemblablement faire exécuter le plan en reprenant contact avec les personnes indiquées. Mais la nièce de Boni Yayi, apeurée, parle du projet à sa sœur et de la proposition que Patrice Talon, l’homme d’affaires lui a faite.
L’information remonte finalement au service des renseignements : c’est l’un des éléments de ce service qui demande au président Yayi de ne pas prendre ses médicaments habituels. L’assassinat est normalement prévu pour être exécuté dans la nuit du samedi. Sans succès. Dimanche matin, très tôt, les trois personnes informées de la tentative d’assassinat de Boni Yayi sont interpellées par la police puis placées en garde à vue pour association de malfaiteurs et tentative d’assassinat.