Aurélien Agbénonci n’est plus ministre des Affaires étrangères du Bénin. La nouvelle du limogeage de ce proche de Patrice Talon a été confirmée ce mardi.
La nouvelle, qui s’est répandue telle une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, a fini par être confirmée par Jeune Afrique qui assure avoir reçu la confirmation de l’intéressé lui-même. Aurélien Agbénonci, seul ministre des Affaires étrangères nommé par Patrice Talon depuis son accession à la magistrature suprême, en 2016, vient d’être remercié. Le nom de sa remplaçante – puisque c’est d’une femme qu’il s’agit – est même connu : Paulette Marcelline Adjovi, précédemment ambassadrice du Bénin au Nigeria.
Jusque-là, l’ancien cadre du PNUD passait auprès de l’opinion publique béninoise pour l’un des piliers du gouvernement Talon, un des indéboulonnables de la trempe de Romuald Wadagni, ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances, et autres José Didier Tonato, ministère du Cadre de vie.
Des signes annonciateurs d’un malaise
Seulement voilà ! Début avril, Patrice Talon procède à un remaniement technique de son gouvernement au terme duquel le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération dirigé par Aurélien Agbénonci se voit amputé du volet Coopération qui est alors rattaché au ministère des Finances. Le sujet avait soulevé toutes sortes d’interprétations dans le pays. Beaucoup avaient vu dans cet allègement du portefeuille d’Aurélien Agbénonci une forme de désaveu du chef de l’État même si certains estimaient que la démarche du Président béninois était guidée par la quête d’une meilleure efficacité.
Quelques jours après cet épisode, on apprend que le ministre des Affaires étrangères béninois a tenté, au même titre que deux de ses compatriotes (l’ancien Président Boni Yayi et le fonctionnaire des Nations unies, Antoine Akodjènou), de prendre la succession du Tchadien Saley Annadif en tant que représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Mais, le Secrétaire général de l’ONU leur a préféré le Mozambicain Leonardo Santos Simao. Ce deuxième élément administre la preuve d’un malaise existant entre le patron de la diplomatie béninoise et son chef, le Président Talon. Puisque visiblement, Aurélien Agbénonci cherchait une porte de sortie honorable. Mais, il n’aura pas réussi à trouver cette porte avant que le premier responsable de l’exécutif béninois ne le propulse dehors.
La note officielle de limogeage toujours attendue
Mais jusque-là, aucune note officielle n’est encore prise par le gouvernement pour confirmer le limogeage du ministre des Affaires étrangères. Comme ce fut le cas avec le ministre de la Justice, Séverin Quenum, dont le départ du gouvernement annoncé par la presse n’a été officiellement acté que des jours plus tard.
Avec le départ d’Aurélien Agbénonci, une page vient de se tourner dans le style de diplomatie auquel les Béninois se sont habitués depuis 2016. D’ailleurs, le chef de l’État a convoqué tous les ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques du Bénin à une conférence diplomatique qui sera présidée par lui-même, le 30 mai 2023, à 9 heures, à la présidence de la République.