Sous haute surveillance, le tanker Aura M embarque à nouveau du pétrole nigérien depuis le Bénin, signe d’une reprise des exportations malgré les tensions récentes.
Le mardi 20 août, un événement discret mais significatif a eu lieu dans les eaux béninoises : le tanker Aura M, battant pavillon libérien, a levé l’ancre avec une cargaison d’environ 1 million de barils de brut nigérien. Ce pétrole, extrait des gisements d’Agadem au Niger, a transité par un oléoduc jusqu’au terminal de Sèmè-Podji, au Bénin. Le départ du navire a été précédé de mesures de sécurité exceptionnelles.
Un précédent houleux et des tensions apaisées
Ce n’est pas la première fois qu’un tanker se charge de brut nigérien dans cette zone. En mai dernier, un premier chargement avait déjà eu lieu, mais la situation avait dégénéré en juin. Cinq ressortissants nigériens avaient été arrêtés, accusés d’« entrée frauduleuse sur la station terminale ». Cette arrestation avait interrompu les opérations de transport, créant une crise diplomatique entre le Niger et le Bénin. Toutefois, grâce à la médiation des anciens présidents béninois Nicéphore Soglo et Boni Yayi, les tensions se sont apaisées, permettant la reprise des exportations de pétrole.
Une reprise discrète, mais prometteuse
Malgré ces récents développements, les deux pays restent silencieux quant aux décisions prises lors des discussions du 25 juillet au Bénin concernant le pipeline. Le départ de ce second tanker en trois mois est-il le signe d’une normalisation durable des relations ? Bien que les signaux soient positifs, notamment avec l’escorte par la marine nationale béninoise, les autorités n’ont pas encore confirmé si ces opérations marquent un véritable tournant pour le projet pétrolier. Selon des sources bien informées, la Chine serait la destination finale de ce précieux chargement, mais aucun détail officiel n’a été fourni.
Quel avenir pour le projet pétrolier nigérien ?
La reprise de ces opérations, bien que prometteuse, laisse planer des doutes sur la stabilité à long terme du projet. Les discussions entre le Niger et le Bénin n’ont pas encore produit de déclarations publiques, et le futur du pipeline reste incertain. Les observateurs attendent avec impatience des annonces officielles qui pourraient confirmer le lancement définitif des activités de chargement, et peut-être même révéler de nouveaux développements dans la coopération énergétique entre les deux pays.