Les hommes d’affaires béninois et pas des moindres sont en difficulté dans leur pays, le Bénin. Après Patrice Talon du secteur coton, c’est Sébastien Ajavon, figure de l’industrie agro-alimentaire, qui ferme sa société.
(De notre correspondant)
Toutes les antennes béninoises de Comon Cajaf, société de commercialisation de volailles importées que dirige Sébastien Ajavon, sont déjà fermées, d’après les responsables de l’entreprise. Plus de mille personnes mises au chômage. Cette décision est la suite logique du redressement fiscal de plus de 36 milliards de FCFA (50 millions d’euros) auquel doit faire face l’entreprise du président du patronat béninois.
Selon la directrice commerciale de la société, l’entreprise a toujours été à jour vis-à-vis des impôts. Elle ne comprend donc pas quel sens donner à ce redressement fiscal. « Plusieurs fois, nous avons reçu des lettres de félicitation », dit-elle pour expliquer la confiance établie, par exemple, entre les responsables de la société et les autorités douanières.
Quelle image ?
Président du patronat au Bénin, Sébastien Ajavon est aussi président mondial du groupe Comon. Aujourd’hui, il met la clef sous la porte à la suite de Patrice Talon qui était, jadis, une figure du milieu du coton. L’opinion nationale reconnaît que Sébastien Ajavon est le premier opérateur économique à faire du mécénat en injectant plusieurs milliards de FCFA (saison 2009-2010) dans le football béninois pour lancer une ligue professionnelle. En devant fermer la société à laquelle son nom est identifié et comment pourra-t-il continuer à diriger le patronat du Bénin ?
Forum économique
C’est pourtant dans ce climat que le patron de l’exécutif béninois envisage d’organiser dans les prochains jours un forum économique. Boni Yayi veut réunir les hommes d’affaires afin qu’ils réfléchissent sur l’état et le devenir de l’économie béninoise. D’ores et déjà, des voix s’élèvent pour dénoncer l’organisation d’une rencontre de plus. Ces personnes qui critiquent, estiment qu’il y a problème dans l’environnement d’investissement. En ayant en tête ces « gros bonnets » en difficulté, ces critiques se demandent quel opérateur économique accepterait d’investir au Bénin quand il constate le sort réservé aux nationaux.
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