Ils auront observé quasiment deux mois de débrayage réclamant une prime de revalorisation de la fonction enseignante. Mais en définitive, les enseignants béninois n’ont rien obtenu auprès du gouvernement avant de lever leur mot d’ordre de grève.
(De notre correspondant)
L’école béninoise aura été secouée durant plusieurs semaines avant que les enseignants ne reviennent dans leur classe ce mardi. Elèves et enseignants ont bien repris le chemin des classes après des « vacances forcées » causées par de multiples mouvements de grève des enseignants des trois ordres d’enseignement (maternel, primaire et secondaire). Lundi soir, la plupart des centrales et confédérations syndicales ont fini par lever leur mot de grève pour « sauver l’année scolaire », disent les têtes de pont des syndicalistes. Leur principale revendication : le paiement de la prime de revalorisation de la fonction enseignante n’est pas encore satisfaite par le gouvernement. Ce dernier a d’ailleurs utilisé la méthode forte pour dissuader les grévistes : intimidation, menace de défalcation sur salaire et de radiation des enseignants. Mais rien n’y fit. Forcés d’aller en classe, les enseignants ont passé une semaine à faire la grève sur le tas. Il s’agit, en fait, d’être en classe avec les élèves et de ne pas travailler. Cette nouvelle stratégie de défier l’autorité n’a certes pas eu du succès partout. En revanche, elle a fait son effet dans certaines écoles où les élèves ont dû se soulever.
Le bon sens ?
Avant de se quitter lors de leur dernière rencontre au palais présidentiel, le gouvernement avait exigé des partenaires sociaux de reprendre les cours à l’école avant qu’ils ne retournent à la table de négociation. Maintenant que c’est fait, tous espèrent que l’exécutif respectera sa parole en relançant les négociations le plus tôt possible. Mais pour les parents d’élèves, l’avenir de leurs enfants est déjà sacrifié ne serait-ce que pour le compte de cette année scolaire. Ils n’espèrent pas grand-chose comme résultats de fin d’année pendant que les enseignants entendent bien faire une prolongation afin de rattraper le temps perdu. Seuls les résultats des élèves aux examens scolaires détermineront l’effort fourni par les uns et les autres.
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