Bénin : reprise du procès de Joël Aïvo, ce jour


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Frédéric Joël Aïvo
Frédéric Joël Aïvo

Le procès du professeur Joël Aïvo reprend ce jeudi, trois semaines après son ouverture. Deux décisions importantes des juges sont attendues.

Le professeur Joël Aïvo revient devant les juges, ce jeudi, pour la reprise de son procès. La première audience de ce procès, qui s’est ouvert à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) à Porto-Novo, le 15 juillet 2021, s’est soldée par le renvoi de l’affaire à ce jour, jeudi 5 août 2021.

La décision des juges est attendue sur deux points essentiels. Il y a d’abord la requête du ministère public représenté par le procureur spécial près la CRIET, Mario Mètonou, qui avait invité le juge en charge du dossier à se déclarer incompétent et à renvoyer le dossier en instruction. Il y a ensuite la demande, en réaction à cette requête du ministère public, des avocats de la défense, de la mise en liberté provisoire de leur client.

L’audience de ce jour est donc très attendue, aussi bien au Bénin qu’à l’étranger, vu la qualité du détenu, un célèbre constitutionnaliste qui a fait ses preuves, non seulement sur sa terre natale, mais également à l’échelle internationale. D’aucuns pensent que ce procès est un véritable test pour la justice béninoise dont l’indépendance est, depuis un certain temps, remise en cause par les détracteurs de la CRIET, qui voient dans cette juridiction un instrument du pouvoir pour museler l’opposition.

Pour rappel, Joël Aïvo, auteur de la célèbre formule « 5 ans, c’est 5 ans » utilisée au Bénin par l’opposition, il y a quelques mois, pour rappeler au Président Patrice Talon sa promesse de ne faire qu’un mandat et rejeter toute tentative de prolongation du mandat, a été arrêté, le 15 avril 2021, quatre jours seulement après une Présidentielle à laquelle il n’a pas pu participer, faute de parrainages.

Inculpé pour « atteinte à la sûreté de l’État et blanchiment de capitaux », l’ancien doyen de la Faculté de droit et de sciences politiques de l’Université d’Abomey-Calavi est placé sous mandat de dépôt, depuis le 16 avril.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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