La Présidence béninoise a procédé à un remaniement ministériel, le second en deux mois, caractérisé comme étant « technique » par le Président Boni Yayi. La presse locale voit un signe d’« instabilité » politique au sommet de l’Etat.
Le Président béninois, Boni Yayi a procédé ce lundi 7 octobre à un réaménagement technique de son équipe gouvernementale. La deuxième fois en l’espace de deux mois. Un nouveau remaniement marqué surtout par deux modifications : la création d’un tout nouveau département ministériel et la permutation de portefeuille entre deux ministres qui ont fait leur entrée dans le cabinet gouvernemental le 11 août dernier. Une nouvelle organisation décrite comme étant « cosmétique » et « instable » par les médias locaux. En effet, certains se demandent même si le Président connaît les noms de ses ministres tant les ajustements ministériels n’en finissent pas.
Des obligations sociopolitiques ?
Nous ne savons pas encore si cette nouvelle organisation « technique » est une réponse à l’obstacle imposé par la Commission des lois du Parlement béninois qui a rejeté le projet de réforme constitutionnelle voulue par le Président Boni Yayi. Mais ce dernier semble vouloir donner les postes clés du gouvernement à ses hommes de confiance.
Ainsi, le professeur Fulbert Géro Amoussouga, précédemment responsable de la Cellule macroéconomique à la présidence, devient ministre à la Présidence, chargé de la Coordination de la Mise en œuvre des politiques, des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) et des Objectifs de Développement durable (Odd). Un 27ème portefeuille ministériel inconnu dans le pays. On note aussi un jeu des chaises musicales entre Safiou Affo et Naomie Azariia, qui s’échangent leurs postes respectifs. Affo sera désormais en charge du ministère de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, et Azaria s’installe au ministère de l’Industrie et du Commerce.
Cacophonie au sommet de l’Etat ?
Pour avoir décidé de restructurer techniquement son équipe gouvernementale, moins de deux mois après le dernier ajustement, le 11 août 2013, le Président Boni Yayi est accusé d’être au sommet d’un Etat désorganisé. La presse locale s’interroge sur ses motivations et la nécessité d’un tel remaniement. Sans donner de ligne directrice, le Président installe un ministère des Omd et Odd, dans un gouvernement où existe déjà un ministre en charge du Développement, de l’Analyse économique et la Prospective. Des questions sans réponses qui laissent les experts perplexes.
Ce remaniement « cosmétique » ne serait donc pas nécessaire selon les médias béninois, qui soupçonnent le Président béninois de vouloir attirer l’attention de l’opinion afin de détourner l’attention du contexte de crise économique qui frappe le pays.