Bénin : Reckya Madougou mal en point ?


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Reckya Madougou
Reckya Madougou

Enfermée à la prison de Missérété, depuis bientôt deux mois, l’opposante béninoise Reckya Madougou aurait des ennuis de santé qui nécessiteraient son évacuation sanitaire. C’est ce qu’indique une lettre adressée par ses avocats au ministre de la Justice, Sévérin Quenum.

L’ancienne ministre de la Justice de Boni Yayi et ancienne conseillère spéciale de Faure Gnassingbé, Reckya Madougou, déposée en prison depuis le 5 mars 2021, soit deux jours après son arrestation, au sortir d’un meeting politique, à Porto-Novo, serait mal en point ; elle aurait fait un malaise, il y a quelques jours, dans sa cellule. C’est ce que révèle une lettre adressée par son collège d’avocats au ministre béninois de la Justice, Sévérin Quenum, et qui demande à ce dernier d’autoriser son évacuation sanitaire.

Interrogé sur le sujet par le média en ligne Banouto.info, le porte-parole du gouvernement, Alain Orounla, lui-même avocat de profession, dénonce la démarche suivie par ses confrères chargés de la défense de l’opposante embastillée, et n’hésite pas à les recadrer. Pour lui, « une lettre adressée au Garde des Sceaux ne devrait pas se retrouver dans la presse ». Alain Orounla va plus loin en faisant observer que si l’état de santé de Reckya Madougou s’est sérieusement dégradé, ses avocats « devraient faire un certificat médical et adresser une correspondance sous le sceau de la confidentialité au Garde des sceaux ».

Depuis son arrestation, des voix ne cessent de dénoncer les conditions de détention de l’ex-ministre de la Justice mise sous mandat de dépôt, au motif de « financement du terrorisme ». Une stricte restriction des visites lui serait imposée, comme l’a confirmé, quelques jours après son arrestation, Françoise Sossou Holonou, présidente du Comité de soutien aux détenus et exilés, qui a fait le déplacement à la prison de Missérété sans pouvoir obtenir l’autorisation pour voir la détenue. Même son de cloche du côté des avocats de Reckya Madougou, qui se sont plusieurs fois offusqués du fait qu’à part eux, seule la mère de l’opposante est autorisée à lui rendre visite.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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