Bénin, Parrainage : l’Union progressiste clarifie, “Les démocrates” contre-attaquent


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Éric Houndété
Éric Houndété

Le samedi 16 janvier 2021, l’Union progressiste, l’un des deux grands partis politiques mis en place par le Président béninois, Patrice Talon, a officiellement autorisé ses élus à parrainer des candidats de l’opposition pour la Présidentielle d’avril 2021. Cette décision censée plaire à l’opposition entraîne au contraire des réactions hostiles de la part de ses responsables, en l’occurrence ceux du parti “Les Démocrates”.

« Le bureau politique de l’Union progressiste donne mandat à la direction exécutive nationale pour inviter les députés et les maires élus sur les listes de l’Union progressiste à parrainer aux postes de président de la République et de vice-président de la République, tout candidat soutenu par un parti politique ayant une existence légale ». Telle est la substance du communiqué lu par Antoine Kolawolé Idji, l’un des responsables de l’Union progressiste, à l’issue de la réunion du bureau politique élargi du parti, le samedi 16 janvier 2021.

Une pareille décision prise par le plus grand parti de la mouvance présidentielle devrait soulager l’opposition pour qui l’introduction du système de parrainage dans le nouveau code électoral constitue un stratagème pour l’écarter du jeu électoral. Seulement, la dernière partie de la portion du communiqué (« tout candidat soutenu par un parti politique ayant une existence légale introduit une restriction ») introduit une restriction qui n’est pas du tout appréciée par les leaders de l’opposition béninoise.

Ce lundi, Nourénou Atchadé, vice-président du parti de l’ancien Président, Boni Yayi, “Les Démocrates”, contre-attaque l’Union progressiste en affirmant que « cette demande participe d’une théâtralisation, d’un leurre, de la ruse », pour deux raisons : « Un, aucune loi n’exige que le candidat à une élection présidentielle au Bénin soit issu d’une formation politique. Deux, le Président Patrice Talon, lui-seul, a deux formations politiques et n’est identifié par rapport à aucune des deux ».

Et l’ancien député de conclure que la décision de l’Union progressiste « est une manière de parrainer les candidats qui vont accompagner le Président Patrice Talon à une élection où il est le seul candidat ». Cette position des Démocrates est partagée par les responsables de l’Union sociale libérale (USL), parti sans existence légale à ce jour, donc exclu du jeu politique tel que conçu par le camp présidentiel. Alors même que le président d’honneur de l’USL, l’homme d’affaires Sébastien Ajavon, ne cache pas son ambition de se porter candidat à la prochaine présidentielle.
Affaire à suivre.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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