La période de ramadan, qui s’est terminée le 3 novembre dernier, constitue un moment de privation et d’abstinence pour les fidèles musulmans. Mais, au-delà du jeûne, le ramadan est aussi pour beaucoup une occasion propice d’affaires et d’astuce pour gagner son pain. Ainsi en va-t-il du métier de « réveilleur », comme au Bénin.
De notre confrère Le Perroquet
Les « réveilleurs » du ramadan ! On en rencontre souvent à Porto-Novo. Ce sont pour la plupart des jeunes désoeuvrés et des élèves d’école coranique aspirant au noble titre d’alpha. Ils se lèvent tôt les matins, entre 3 heures et 5 heures, et sillonnent les vons des quartiers où ils passent de maison en maison pour réveiller les fidèles. Ce réveil a une grande importance spirituelle dans la mesure où il permet à ces fidèles de se réveiller tôt pour ne pas manquer de prendre le premier repas qui consacre l’entrée en jeûne.
La loi exige que ce repas soit pris très tôt, entre 5 et 6 heure du matin. Et comme la fatigue et la faim étalent leurs règnes en cette période, les fidèles musulmans ont une propension pour les grasses matinées. Du coup, les réveilleurs ont compris qu’en les aidant à se réveiller tôt, cela ne fera que les séduire.
Le réveil en espèces…
Avec des tam-tams, ils font des aubades devant les fidèles, qui se réveillent et leur donnent de l’argent. Le don varie en fonction du niveau de vie et de la classe sociale du fidèle. Le montant du don varie entre 100 F CFA et 1 000 F CFA. Parfois, des fidèles très nantis donnent 5 000 ou 10 000 F CFA.
Inoussa, un jeune élève d’école coranique qui s’est adonné à cette activité à Houinmey, à Porto-Novo, déclare : « Ma recette journalière variait entre 2 000 et 8 000 F CFA. Ils étaient, pendant la dernière période du Ramadan, près de 200 jeunes à exercer cette activité dans la ville de Porto-Novo. Le Ramadan n’a pas été seulement un mois de jeûne mais une période où les réveilleurs se sont fait une petite fortune.
Marcel-Luxe Zoumenou